Deux virus menaçent les populations d’amphibiens en Europe

Crédits : biancamentil / Pixabay

Deux virus apparus initialement en Espagne et ayant décimé plusieurs espèces d’amphibiens sont en train de se propager à d’autres régions d’Europe. Une nouvelle pour le moins inquiétante puisqu’elle risque de sonner le glas de nombreuses espèces de batraciens.

Deux virus appartenant à la famille des Iridoviridés ont quasiment causé l’extinction d’au moins trois espèces d’amphibiens dans le nord de l’Espagne, dans la réserve nationale de Picos de Europa (le pic de l’Europe). Trois autres espèces ont également été sérieusement touchées, mais leurs effectifs restent pour le moment conséquents.

Découverts en 2005, ces deux micro-organismes infectieux et extrêmement contagieux sont connus pour provoquer des plaies cutanées, des hémorragies généralisées ainsi que la nécrose des membres chez de nombreuses races d’amphibiens. Les virus appartenant à la famille des Iridoviridés sont également réputés pour infecter d’autres espèces d’animaux comme les reptiles, les poissons et les mollusques.

Plus inquiétant encore, une étude publiée récemment dans la revue Current Biology est venue souligner le fait que des virus connexes ont émergé dans plusieurs autres parties d’Europe. Les auteurs de la recherche s’inquiètent des conséquences désastreuses que pourrait engendrer une telle infection surtout si elle venait à toucher plusieurs espèces en même temps. Une inquiétude qui semble par ailleurs légitime, puisque les scientifiques ont déjà observé le cas d’un serpent infecté après avoir consommé un amphibien contaminé.

« La capacité de ces virus à infecter plusieurs espèces signifie que certaines populations d’hôtes peuvent disparaître, mais le virus persister car il y a un autre hôte sensible disponible », a expliqué Stephen Price, principal auteur de l’étude, relayé par le site Sciences et Avenir.

Autre fait pour le moins inquiétant, les espèces touchées par les virus ne semblent pas être en mesure de s’adapter, et ce, même après plusieurs années. En effet, parmi les trois principales catégories d’amphibiens décimés dans la réserve nationale de Picos de Europa, aucun rebond au niveau de leurs effectifs n’a été observé. « Les virus ont des conséquences massives et parfois définitives sur leurs communautés d’accueil », ont ainsi expliqué les chercheurs.

Un constat qui se révèle donc être extrêmement inquiétant et qui implique de mettre en œuvre une étroite surveillance au niveau des espèces à risque afin de prendre des mesures de préservation si l’impact de ces virus venait à avoir trop d’ampleur.

Sources: SciencesetAvenirCurrent Biology