Le vinaigre est-il l’ingrédient miracle pour faire face à la sécheresse ?

Crédits : Institut Riken

Une découverte faite récemment au Japon a permis de comprendre un processus encore inconnu chez certaines plantes durant les épisodes de sécheresse. Les chercheurs pensent que l’utilisation de vinaigre pourrait aider ces dernières à mieux vivre ces conditions climatiques.

Le vinaigre est un produit connu de tous, largement disponible et peu onéreux. Les chercheurs de l’Institut Riken basé à Yokohama (Japon) ont découvert qu’il existait un processus biologique chez les plantes leur permettant de produire de l’acétate, connu pour être le principal composant du vinaigre. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Nature Plants le 26 juin 2017.

Les recherches ont porté sur de nouveaux mutants d’Arabidopsis (arabette des dames), une plante qui possède naturellement une forte résistance à la sécheresse. La raison de cette propriété était jusqu’alors encore inconnue, mais ce mystère a été élucidé : les arabettes ont subi une mutation sur une enzyme appelée HDA6 (histone deacetylase6) leur donnant la possibilité de se développer tout à fait normalement lors de conditions de sécheresse importantes et prolongées dans le temps. Il s’avère que l’expression de cette enzyme engendre l’activation d’un processus biologique produisant de l’acétate.

« Normalement, les plantes dégradent le sucre pour l’énergie, mais en période de sécheresse, elles activent le commutateur qui permet de produire l’acétate », indiquent les scientifiques dans un communiqué officiel de l’Institut Riken.

L’acétate étant le principal composant du vinaigre, les chercheurs ont eu l’idée de mettre au point une solution de vinaigre très diluée destinée à protéger les plantes d’un stress hydrique extrême. Les chercheurs ont donc appliqué cette solution sur des arabettes des dames non mutantes et ont stoppé l’apport en eau durant deux semaines complètes. Les résultats montrent que 70 % des plantes traitées ont survécu au manque d’eau.

Les chercheurs de l’institut nippon ont également effectué des tests sur d’autres plantes et ont découvert que la tolérance à la sécheresse augmentait également pour le, mais, le blé ou encore le riz. C’est une découverte importante pour l’agriculture : la résistance au manque d’eau augmente donc si des conditions idéales de concentration en acétate sont réunies et la solution des chercheurs serait capable d’aider en ce sens.

Selon Jong-Myong Kim, coauteur de l’étude, si les solutions concernant la résistance à la sécheresse peuvent provenir des OGM, il est préférable de « développer des technologies simples et moins coûteuses », car « les plantes génétiquement modifiées ne sont pas disponibles dans tous les pays ».

Sources : Science & VieActualité Houssenia Writing