Autour des villes, les mammifères sont de plus en plus gros

coyote
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Une Ă©tude rĂ©cente vient Ă©branler le principe stipulant que les activitĂ©s humaines causent une diminution de la taille de certains animaux. Selon ces chercheurs, les mammifères qui vivent près des villes sont de plus en plus imposants en raison d’une prĂ©sence massive de nourriture.

Un autre facteur rivalise avec la température

Depuis quelques annĂ©es, la science estime que les activitĂ©s humaines ont contribuĂ© Ă  la rĂ©duction de la taille des animaux sauvages dans le monde. Les Ă©tendues urbaines en perpĂ©tuelle expansion sont plus chaudes que l’habitat naturel des animaux. Or, cette augmentation de tempĂ©rature profite souvent aux mammifères de petite taille, plus Ă©conomes au niveau des dĂ©penses en Ă©nergie. Il s’agit d’un principe biologique particulier : la règle de Bergmann. Aujourd’hui, la Terre se rĂ©chauffe très vite et de nombreux scientifiques craignent que la taille (et le poids) des mammifères vivant près des villes baisse de plus en plus. Ceci limiterait alors leurs capacitĂ©s, mais aussi celles de leurs prĂ©dateurs.

NĂ©anmoins, si le rĂ©chauffement climatique est une rĂ©alitĂ©, il se pourrait bien que ce rĂ©trĂ©cissement n’ait finalement pas lieu. Une Ă©tude pilotĂ©e par l’UniversitĂ© de Floride Ă  Gainesville (États-Unis) et publiĂ©e dans la revue Communications Biology le 16 aoĂ»t 2021 Ă©voque en effet un autre facteur rivalisant avec la tempĂ©rature. Il s’agit de la prĂ©sence de nourriture autour des villes Ă  forte densitĂ© de population. Il faut dire que les bordures de nos citĂ©s regorgent de dĂ©chets en tout genre et abritent moins de prĂ©dateurs. Selon les chercheurs, des animaux sauvages comme le coyote et le raton laveur ont ainsi tendance Ă  grossir.

raton laveur déchets
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L’urbanisation au cĹ“ur du phĂ©nomène

Dans leur Ă©tude, les chercheurs indiquent avoir passĂ© en revue les mesures de plus d’une centaine d’espèces vivant en AmĂ©rique du Nord sur les quatre-vingts dernières annĂ©es. Or, la principale raison de leur Ă©volution en taille et en poids n’est pas la tempĂ©rature. En effet, les augmentations concernent surtout des espèces vivant Ă  proximitĂ© d’Ă©tablissements humains, et ce, peu importe leur tempĂ©rature. Aujourd’hui, certains animaux comme les rongeurs, les loups, les chauves-souris ou encore les cerfs sont plus sensibles Ă  l’Ă©talement urbain qu’Ă  la tempĂ©rature des villes.

Pour les scientifiques, il faut reconnaĂ®tre les Ă©normes impacts de l’urbanisation. Il faut dire qu’une telle perturbation du paysage n’existait pas il y a quelques milliers d’annĂ©es. Les chercheurs souhaitent donc que les futures recherches incluent l’urbanisation dans les facteurs d’Ă©volution de la taille de certains mammifères. Toutefois, ils doivent avant cela Ă©claircir un autre point. La prise de poids et l’augmentation de la taille des animaux sont-elles seulement le fait de la prĂ©sence de nos dĂ©chets alimentaires ou y a-t-il autre chose ?