Une ville suédoise doit être déplacée pour ne pas sombrer

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La ville de Kiruna est victime de la raison pour laquelle elle a été créée en 1900: l’exploitation du plus grand gisement de fer au monde menace d’engloutir la ville. Un projet titanesque de déplacement a été envisagé pour sauvegarder à la fois la cité et la mine.

Kiruna, dans le Grand Nord de la Suède, située aux abords de la plus grande exploitation minière du monde, doit faire face à un problème d’envergure: l’effondrement imminent de la ville. Faut-il déménager les 18 000 habitants et continuer à exploiter la mine, ou bien rester et causer la mort économique de toute la municipalité ? Le gouvernement suédois est bien décidé à déplacer la ville de 2 km et a fait appel à la société LKAB pour exploiter ce chantier: le projet devrait durer 84 ans, dont une première phase qui devrait se terminer en 2021.

L’exploitation minière menace en effet la ville puisqu’elle est creusée juste en dessous, et cela progresse depuis des années.

« Soit les mineurs arrêtent de creuser, et la ville sera frappée par un chômage de masse, soit la ville se déplace, ou du moins, subit d’importantes dégradations », explique au Guardian l’architecte Krisfer Lindstedt dont le cabinet est en charge d’imaginer ce chantier.

Pour faire passer ce projet pharaonique, la société LKAB a proposé aux habitants de racheter leurs biens immobiliers 25% plus cher que leur valeur sur le marché. Le challenge ici est non seulement de préserver l’opinion publique en dédommageant les habitants, mais aussi de reconstruire la ville en mieux, tout en préservant les quelques établissements phares comme la mairie ou l’église érigée en 1912 qui sera démontée puis remontée. L’objectif est aussi de rendre la ville plus agréable en ajoutant ce dont les gens manquaient jusqu’à présent; une belle opportunité pour allier économie, enjeux humains et développement durable. Tout ceci aurait également pour effet de diminuer la dépendance de la ville envers l’exploitation du gisement.

Mais d’autres enjeux se profilent: même si les biens immobiliers sont rachetés plus chers, comment évaluer la valeur d’un établissement ou d’une maison avant même qu’il ou elle soit créé-e ? Et même si les architectes suivent les évolutions des prix du marché, certains commerçants sont inquiets de leur futur emplacement, qui pourrait être moins intéressant qu’auparavant. Aussi, un autre problème se pose: comment loger les personnes qui devront construire cette nouvelle cité ?

Sources: francetvinfourbanewslefigarometrotime, sciencealert