D’ici 2100, une seule ville pourrait accueillir les Jeux olympiques d’hiver

station ski
Crédits : u_8za00hek/Pixabay

Dans le cadre d’une étude, des chercheurs ont tenté de déterminer le nombre de villes qui seront capables d’accueillir les Jeux olympiques d’hiver d’ici la fin du siècle si les émissions mondiales de gaz à effet de serre ne sont pas considérablement réduites.

Tous les aspects de la société seront touchés par le changement climatique, et le sport ne fait donc pas exception. Les infrastructures, les organisations, la participation et le développement des athlètes sont et seront en effet de plus en plus touchés par les manifestations régionales de cette évolution du climat. Dans le cadre d’une étude, une équipe internationale de chercheurs dirigée par l’Université de Waterloo s’est ainsi intéressée au cas des Jeux olympiques d’hiver. Pourront-ils encore se tenir longtemps, alors que la planète continue de se réchauffer ?

Une ville en 2100

Pour tenter de répondre à cette question, les chercheurs ont examiné les données climatiques des années 1920 à aujourd’hui. Ils se sont également appuyés sur les futurs modèles pour la fin de ce siècle. L’étude révèle que si les émissions mondiales de gaz à effet de serre ne sont pas considérablement réduites, seules quatre villes (Lack Placid, Lillehammer, Oslo et Sapporo) seraient en mesure de fournir des conditions équitables et sûres dès 2050.

D’ici la fin du siècle, une seule des 21 villes précédentes se détacherait finalement : Sapporo, au Japon. Cependant, si les objectifs d’émissions de l’Accord de Paris sur le climat peuvent être atteints, le nombre de villes hôtes fiables pourrait passer à huit.

« Le changement climatique modifie la géographie des Jeux olympiques d’hiver et va malheureusement emporter certaines villes hôtes célèbres pour les sports d’hiver« , souligne Robert Steiger de l’Université d’Innsbruck (Autriche). « La plupart des sites d’accueil en Europe devraient être marginaux ou non fiables dès les années 2050, et ce, même dans un avenir à faibles émissions« .

« Le Comité international olympique aura des décisions de plus en plus difficiles quant à l’attribution des Jeux, mais les meilleurs athlètes du monde, qui ont consacré leur vie au sport, méritent que les Jeux olympiques soient situés dans des endroits capables d’offrir de manière fiable des compétitions sûres et équitables« , a ajouté Siyao Ma de l’Université de l’Arkansas.

jeux olympiques
Crédits : 12019/Pixabay

Beaucoup craignent pour l’avenir de leur sport

Les chercheurs ont également demandé aux athlètes actuels d’évaluer leurs conditions préférées pour assurer pleinement leur sport (ski alpin, ski nordique, ski acrobatique, saut à ski/combiné nordique, snowboard alpin et snowboard acrobatique). Tous devaient classer une série de conditions climatiques (brouillard, poudreuse, neige traitée chimiquement, surface glacée, vent par exemple) sur une échelle allant d »‘inacceptables » à « idéales pour des performances optimales« , mais aussi pour assurer la « sécurité et l’équité » de leur discipline.

Sur la base de ces données, les chercheurs voulaient déterminer quelles villes hôtes olympiques pourraient continuer à fournir ces conditions à l’avenir. D’après l’étude, les probabilités de conditions « injustes et dangereuses » augmenteront dans tous les scénarios futurs de changement climatique. Cependant, en nous tenant à l’Accord de Paris (ce qui est très loin d’être gagné), les effets peuvent être considérablement atténués.

« Dans un avenir à faibles émissions compatible avec un accord de Paris réussi, seuls 13 des 21 sites hôtes précédents (tous dans l’hémisphère nord) resteraient fiables pour les compétitions de sports de neige dans les années 2050« , écrit l’équipe. Le pronostic pour les Jeux paralympiques d’hiver était en revanche bien pire.

Les principales questions d’équité soulevées par les athlètes concernaient la qualité de la neige. Beaucoup ont en effet souligné les dangers de la neige artificielle. La plupart ont également soulevé des problèmes de sécurité dus aux températures plus élevées. Enfin, près de 90% des interrogés pensaient déjà que la crise climatique avait un impact sur les conditions de compétition. En outre, 94 % d’entre eux craignaient qu’elle ait un impact sur l’avenir de leur sport.