Mais au fait, il vient d’où le rire ?

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Il peut être jaune ou aux éclats, il peut être fou ou encore simulé, le rire fait partie de nos vies, il la prolonge même. D’où vient ce comportement qui échappe à notre volonté consciente et dont le mécanisme est profondément ancré dans notre cerveau ? Le neurobiologiste Robert Provine nous éclaire.

Cela fait plus de 2 000 ans qu’on étudie le rire, ce mécanisme que Platon notamment considérait comme dangereux. Auteur de « Le rire, sa vie, son oeuvre« , le neurobiologiste Robert Provine l’étudie lui depuis plus de 10 ans et s’il s’agit d’un moyen de relâcher de l’endorphine, entraînant une sensation de bien-être, le rire a des fonctions plus profondes, sociales et qui ne connaissent que peu de frontières.

Le comédien anglais John Cleese disait : « Je suis frappé par la façon dont le rire vous connecte avec les gens. Il est presque impossible de maintenir une sorte de distance, tout sens de hiérarchie sociale lorsque vous êtes en fou rire. Le rire est une force pour la démocratie« . En effet, le rire est un formidable outil de communication, un outil social. « C’est un signal qui dit à l’autre : ‘On joue, je ne veux ni t’attaquer ni te faire du mal‘ » déclare Robert Provine.

Rire ensemble peut grandement améliorer la coopération et l’empathie entre les personnes de différentes origines culturelles ou sociales. Il favorise une meilleure communication, ce qui conduit à une approche moins conflictuelle dans des situations tendues et à transformer la compétitivité individuelle en une coopération en équipe.

De plus, au sein d’un couple ou d’une famille, le rire est un indicateur de vitalité et de bonne santé, et il est également très attrayant au niveau interpersonnel. Utilisé pour faire face à des situations sensibles ou au stress, des études ont montré que les hommes sont plus attirés par des femmes capables de rire d’elles même, et les femmes ont également tendance à préférer les hommes au sens de l’humour.

Selon Robert Provine, 80% de nos rires se produisent dans de simples situations quotidiennes et il agit uniquement comme signal social de bonne volonté et d’amitié. Durant ses travaux longs de 10 ans, il a également pu constater que l’on est 30% plus susceptible de rire en présence d’autrui que seul. Rire en groupe induirait non seulement un sentiment de bien-être, mais il contribuerait aussi à réduire les tensions et renforcer les liens au sein du groupe. Pour le neurobiologiste, le rire est une forme de langage à part entière. « Étudier le caractère contagieux du rire pourrait nous en apprendre beaucoup sur les mécanismes de réponse du cerveau. Par exemple, on croit que celui-ci possède des structures conçues spécialement pour reconnaître et décoder le langage« .

Source : ted, lactualite, laughteronline