Comment les enquêteurs tentent de retrouver des enfants des années après leur disparition

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La plupart des cas d’enfants disparus sont résolus, mais certains demeurent encore aujourd’hui sans réponse. Voici la façon dont travaillent les enquêteurs qui se servent de photos « vieillies » dans le but de faire un jour la lumière sur ces cas de disparition toujours non élucidés.

Le 25 mai 2017 a été organisée la journée internationale des enfants disparus. Celle-ci avait pour vocation de sensibiliser le public et également de rappeler l’existence d’un numéro de signalement téléphonique effectif dans toute l’Europe : le 116 000. Cette ligne est gérée par le Centre français de protection de l’enfance (Cfpe). Rien que dans notre pays, 49 347 mineurs ont été enregistrés dans le fichier des personnes disparues en 2016.

France Info est allé interroger Aimé Conigliaro de l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale situé à Pontoise (Oise). Ce prothésiste de formation travaille essentiellement sur l’identification des victimes de meurtre, d’accident ou encore d’attentat.

Cependant, une autre facette de son métier est de travailler les images d’enfants disparus afin de les « réactualiser ». En effet, plusieurs fois par an, des juges ou officiers en font la demande dans le but de relancer certaines enquêtes et donc augmenter les chances de résoudre ces affaires. Il faut savoir que plusieurs années après une disparition, une photo réactualisée peut potentiellement amener de nouveaux témoignages.

Il s’agit ici de vieillir artificiellement les visages. À partir de 27 mesures spécifiques, Aimé Conigliaro travaille sur les images en utilisant les points anthropométriques combinés à l’âge que l’enfant disparu aurait aujourd’hui. Une seconde étape consiste à s’inspirer de la ressemblance de l’enfant avec son père et sa mère :

« On va faire un morphing entre le papa et la maman dans une proportion de 60/40 ou de 70/30, en fonction de la ressemblance avec les parents »,
explique l’intéressé.

La méthode, mise au point par Aimé Conigliaro lui-même, a nécessité des mois d’entraînements réalisés à partir d’anciennes photos des enfants de ses collègues gendarmes. Ainsi, un visage dit « hybride » est mélangé au visage vieilli de l’enfant recherché.

« Nous ne sommes pas loin de la vérité »,
estime Aimé Conigliaro, sûr de sa méthode.

Malgré le fait que ces cas anciens sont rarement élucidés, cela peut tout de même arriver comme l’atteste l’expert. En effet, ce dernier soutient que sa méthode a permis de retrouver deux enfants disparus après des années de disparition. Enfin, cette initiative fait également office de soutien aux parents et à la famille et permet d’entretenir l’espoir. Par ce travail, la famille a la preuve que l’enquête n’est pas terminée et donc que le dossier n’est pas entériné.

Sources : France InfoLibération