La vie d’une femme ayant vécu il y a 3 400 ans en partie reconstituée

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« Egtved Girl » est une jeune femme qui aurait vécu à l’âge du bronze, il y a 3 400 ans. L’analyse de ses restes aurait permis à un groupe de chercheurs de reconstituer sa vie.

Une équipe, menée par l’historienne Karin Margarita Frei, du Musée National du Danemark à Copenhague, a pu retracer la vie d’une femme dont les restes ont été retrouvés au Danemark, dans le village de Egtved, en 1921. Par restes, on entend ici ses cheveux, sa peau, ses dents, ses ongles et ses vêtements. Un élément chimique, le strontium, qui se trouve habituellement dans les roches, a été retrouvé dans ses tissus corporels, probablement par l’eau qu’elle a bu, et plus précisément dans les dents, les cheveux ou les ongles.

Les deux isotopes, dont ce métal prend la forme, présents dans les tissus de « Egtved Girl » ont été analysés : les régions qu’elle a fréquentées au cours de sa vie ont ainsi pu être identifiées. Ses cheveux longs de 23 centimètres ont pu révéler des informations sur les 23 derniers mois de sa vie, étant donné que les cheveux pousseraient d’un centimètre par mois. L’émail de ses dents a pu quant à lui dévoiler des informations concernant les premières années de sa vie.

Elle aurait, selon les analyses du strontium présent, voyagé entre le Danemark et l’Allemagne du sud à plusieurs reprises. Elle serait née dans la Forêt-Noire, dans le sud de l’Allemagne, et aurait fait partie d’une famille qui vénérait une divinité, symbolisée par le soleil. Les tissus de ses vêtements révèlent une provenance d’un lieu autre que le pays où elle a été enterrée. « Les moutons qui ont fourni la laine ont brouté dans des pâturages similaires à ceux de la Forêt-Noire », explique la chercheuse Frei.

À 18 ans, elle se serait mariée, pour lier deux familles au Danemark, elle aurait eu un bébé et se serait installée dans le pays de son nouvel époux. « Environ 15 mois avant sa mort, la jeune femme était dans la région de sa naissance. Elle part ensuite dans la région du Jutland. Après neuf mois passés là-bas, elle revient dans sa région natale pour y rester quatre à six mois, puis repart pour Egtved, un mois avant d’y mourir » , selon Karin Margarita Frei.

La vie reconstituée de « Egtved Girl » n’est encore qu’hypothétique, mais elle révèle déjà que les hommes de l’époque se déplaçaient beaucoup et rapidement. L’étude a été publiée le 21 mai 2015 dans Scientific Reports.

Sources : Scientific ReportsJournal de la Science, Le Figaro.