De la vie complexe présente sur au moins 100 millions d’exoplanètes ?

Crédits : Lucianomendez / Wikipedia

C’est en tous cas la statistique qui se dégage de l’étude publiée en mai dernier dans le journal challenges. À partir des données empiriques sur 1000 exoplanètes recensées, des astrobiologistes ont mis au point un outil susceptible de quantifier le nombre de planètes dans notre Voie lactée capable d’accueillir une forme de vie macro-organique. Une première dans le domaine.

Depuis la découverte confirmée de la première exoplanète en 1995, jusqu’à la 1807e cette année, le champ d’études de la biologie extraterrestre ne cesse de voir son catalogue s’enrichir de nouvelles données.

Si des progrès techniques récents, comme la coronographie (qui consiste à éclipser la lumière des étoiles) rendent aujourd’hui possible de confirmer par imagerie directe la présence d’exoplanètes, détecter les formes de vie qui pourraient s’y abriter reste en revanche hors de portée des instruments actuels.

Des calculs de probabilité… pour savoir où regarder

En parallèle, de nombreux outils conceptuels ont donc été développés afin d’optimiser l’organisation des recherches : l’Indice de Similarité avec la Terre (Earth Similarity Index, ou ESI) mesure les ressemblances physiques entre un objet stellaire et la Terre sur une échelle de 0 à 1, la valeur 1 correspondant à une planète identique à la nôtre. Les paramètres à prendre en compte (taille, masse, température de surface etc..) classent par exemple notre satellite naturel à 0,56 alors que la meilleure candidate reconnue à ce jour, Gliese 667 Cc, indique un ESI de 0,84.

Conservant la même idée d’échelle, les concepteurs de l’ESI ont publié sur le journal Challenges un nouvel indice destiné à calculer la probabilité pour une exoplanète d’abriter une vie complexe ; n’imaginez cependant pas la découverte soudaine de petits hommes verts ! Par complexe, il faut comprendre ici tout organisme vivant ayant plus d’une cellule. Le BCI, pour Biological Complexity Index, a donc été utilisé dans ce sens pour analyser les données recueillies sur un millier de planètes extrasolaires.

La vie serait rare, mais présente partout

Les résultats obtenus à partir de cet échantillonnage révèlent que seules onze exoplanètes, soit environ 1,7% des objets étudiés indiquent un BCI élevé.

Le pourcentage est faible ; une extrapolation rapide à l’échelle de notre galaxie (qui compte au minimum dix milliards d’étoiles) permet cependant d’estimer leur nombre à plus de 100 millions. Compte tenu de ces données préliminaires, les auteurs de l’étude ont calculé que de telles planètes seraient éloignées les unes des autres de vingt-quatre années-lumière en moyenne. À l’heure actuelle, la naine rouge Gliese 581, distante de vingt années-lumière abrite ainsi l’une des meilleures prétendantes : la super-Terre Gliese 581c. Celle-ci atteint un BCI de 1, soit 0,3 point supérieur à celui de la Terre !

Si de tels résultats sont manipulés avec précaution par la communauté scientifique, nul ne doute que les amateurs de science-fiction ont déjà imaginé avec passion les ramifications futures de telles découvertes.

Sources : Le cosmographe, Challenges, PHL

– Illustration : Image artistique par Lucianomendez