Après avoir enduré canicule et feux de forêts intenses des semaines durant, l’est de l’Australie connaît une météo plus humide depuis quelques jours. Des pluies qui ont permis une franche amélioration sur le front des incendies. Toutefois, ce changement de régime s’est également accompagné de phénomènes violents multiples.
Quand les orages soufflent les ténèbres
En se propageant sur des sols particulièrement secs, les vents associés aux cellules orageuses ont parfois généré d‘impressionnantes tempêtes de poussières. C’était notamment le cas ce dimanche en Nouvelle-Galles du Sud. En effet, un mur de sable de 300 kilomètres de large a traversé la partie centrale de l’État. Les images capturées depuis le sol ou par drone ont rapidement fait le tour des réseaux sociaux.
Une vue du phénomène est présentée ci-dessous alors qu’il approchait la ville de Parkes, porté par des vents proches des 95 km/h. Des valeurs supérieures à 100 km/h ont été relevées dans des villes voisines, comme à Dubbo où l’anémomètre est monté jusqu’à 107 km/h.
« Les tempêtes de poussière qui affectent le centre-ouest de la Nouvelle-Galles du Sud sont la conséquence directe de deux années de sécheresse et d’une couverture végétale considérablement réduite à la surface du sol » rapporte Stephen Cattle, pédologue à l’Université de Sydney.
En outre, le scientifique explique qu’un seul événement de ce type peut souffler jusqu’à plusieurs millimètres de sol superficiel. De fait, la recrudescence potentielle des tempêtes de sable avec le changement climatique pourrait appauvrir le substrat et affaiblir encore plus le couvert végétal. En somme, un cercle vicieux.
Chutes de grêle et inondations
D’un autre côté, des États comme Victoria ou le Territoire de la capitale australienne ont été frappés par de fortes chutes de grêle entre dimanche et lundi. Les grêlons dépassaient localement les 5 centimètres de diamètre. L’équivalent en taille d’une balle de golf. De fait, des dégâts localement importants ont été rapportés. Vitres brisées, bâtiments endommagés, végétaux abattus et même personnes blessées. Les deux vidéos qui suivent témoignent de la violence de l’événement qui a frappé la capitale Canberra dans la matinée du 20 janvier.
Severe hailstorm in the Australian capital of #Canberra this morning 20th January! Thanks to 📸 @nswincidents Via Jurnal De Vreme https://t.co/7ljvbXRSzh #severeweather #CanberraStorm pic.twitter.com/J9QA4cWXqr
— WEATHER/ METEO WORLD (@StormchaserUKEU) January 20, 2020
Hail destroying the trees at Parliament House.. poor gardeners pic.twitter.com/bHEES1yhHy
— Tamsin Rose (@tamsinroses) January 20, 2020
Enfin, les pluies si salvatrices sur le front des incendies ont provoqué des inondations dans les secteurs soumis aux plus fortes intensités. Et ce d’autant plus aisément compte tenu de la présence de sols particulièrement secs. La carte ci-après fait état des cumuls de précipitations relevés au cours des 7 derniers jours. On note des valeurs supérieures à 200 millimètres sur la zone entourant Brisbane. Plus généralement, les hauteurs d’eau sur l’est australien s’élèvent de 10 à 50 millimètres.

II va sans dire qu’il en faudra bien plus pour endiguer la sécheresse et les feux de forêts qui, malgré un recul, persistent. Surtout quand on sait qu’une bouffée chaude et venteuse transitera à nouveau sur l’est du territoire mercredi et jeudi. « Cela signifie que ces deux jours, nous pourrions finir par voir les risques d’incendies augmenter à nouveau et causer plus de problèmes à nos services de secours » indique Rose Barr, météorologue au BOM. « Mais l’humidité reviendra vendredi et le week-end ».
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