Ce 18 décembre 2024, la Marine Nationale a réalisé une démonstration impressionnante de ses capacités militaires en conditions réelles. Un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) a tiré une torpille lourde F21, développée dans le cadre du programme Artémis, sur l’ex-patrouilleur « Premier-maître L’Her ». Retour sur cet événement marquant et ses implications stratégiques.
Pourquoi un tel exercice est essentiel
Dans un contexte géopolitique sous tension, les armées adaptent leurs moyens de défense pour répondre à des menaces de plus en plus complexes. Le tir de la torpille F21, arme de pointe de la marine française, s’inscrit dans cette dynamique. L’objectif principal de cet exercice était de valider les performances de la torpille dans un scénario réaliste, incluant la destruction de cibles de surface ou sous-marines.
Le 14/12, un SNA a tiré une torpille F21 lourde sur cible réelle : la coque de l’ancien bâtiment PM L’Her !
➡️Un tir réalisé dans des conditions proches des opérations, ✅qui confirme de nouvelles capacités pour nos SNA ! pic.twitter.com/0hw0HJg8Dq
— Marine nationale (@MarineNationale) December 17, 2024
La F21 représente une avancée significative dans l’arsenal militaire de la France. Développée par Naval Group, cette torpille est conçue pour surpasser ses prédécesseurs grâce à des améliorations majeures :
- Autonomie accrue : jusqu’à 50 km de portée.
- Discrétion optimisée : réduction significative du bruit pour éviter la détection.
- Système de guidage avancé : capable de s’adapter à des environnements hostiles.
Déroulement de l’opération
Le Premier-maître L’Her, un ancien navire de la Marine Nationale mis hors service en 2024, a été choisi comme cible. Avant l’essai, le navire a été dépollué afin de préserver l’environnement. Après avoir quitté son port d’attache à Brest, il a été remorqué jusqu’à une zone isolée de l’océan Atlantique pour l’essai.
Le tir, réalisé depuis un SNA de classe Suffren, a permis de valider toutes les étapes du processus :
- Lancement : activation et tir de la torpille.
- Trajectoire : suivi précis de la cible.
- Impact : destruction complète de la coque.
Après l’impact, le navire a sombré à plusieurs milliers de mètres de profondeur. Selon le Ministère des Armées, cette opération n’entraîne aucun risque environnemental ou pour les activités maritimes.
Les atouts stratégiques des sous-marins français
Les sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) jouent un rôle clé dans la stratégie de dissuasion et de projection de la France. Equipés de la torpille F21, ils bénéficient d’un arsenal modernisé qui améliore :
- La sécurité des opérations : la discrétion et la portée de la F21 permettent des frappes précises tout en évitant la détection.
- La réactivité : capacité à contrer des menaces en temps réel.
- La polycompétence : destruction de cibles variées, qu’elles soient à la surface ou immergées.

Une réponse au contexte international
Le durcissement des relations internationales pousse la France à renforcer son préparation militaire. Des essais comme celui-ci permettent d’évaluer la capacité des forces armées à réagir rapidement face à des situations de crise. Par ailleurs, le développement de technologies comme la F21 contribue à maintenir la souveraineté technologique française.
Une opération qui marque une étape
Avec le succès de cet exercice, la Marine Nationale confirme sa volonté de rester à la pointe de l’innovation. La torpille F21, fruit d’années de recherche, se positionne comme un outil stratégique incontournable pour les décennies à venir. Les essais en conditions réelles, bien que coûteux, sont essentiels pour garantir l’efficacité et la fiabilité des équipements.
Pour aller plus loin
- Programme Artémis et développement de la F21 (Naval Group)
- Les capacités des sous-marins Suffren
- Impact environnemental des essais militaires en mer