Vidéo : une rencontre rare avec un Grand Tétras dans le Jura

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Crédits : Gilles Perinet

Alors qu’il était en train de se promener à ski de fond, un Suédois travaillant près de la frontière franco-suisse est récemment tombé sur un Grand Tétras, le plus gros gallinacé d’Europe. Cet oiseau se fait habituellement très discret.

La vidéo d’un skieur tombant nez à nez avec un Grand Tétras (Tetrao urogallus) a récemment fait le tour du web. On y voit le gallinacé s’approcher et venir défier un fondeur assis pour admirer l’oiseau sauvage.

Cette espèce se montre en effet parfois agressive envers les humains, qu’elle peut considérer comme des rivaux. En outre, d’après une étude publiée en 2009 dans la revue Journal of Applied Ecology, il semblerait que les grands tétras ne soient pas particulièrement friands des skieurs, dont les activités augmentent le niveau de stress, ce qui pourrait nuire à leur capacité de reproduction.

Toujours est-il que si au départ nous pensions que cette séquence avait été filmée en République tchèque, d’après le Groupe Tétras Jura, elle s’est bel et bien déroulée dans le massif français, près de la frontière suisse.

Une espèce menacée

Le Grand Tétras est le plus gros gallinacé d’Europe, avec une forte présence en Europe centrale et à l’est. En France, il n’est plus visible dans les Alpes, mais reste encore présent dans les Pyrénées (sous-espèce Tetrao urogallus aquitanicus), les Cévennes, les Vosges et Jura (sous-espèce Tetrao urogallus major). Cet oiseau, qui peut vivre de quinze à vingt ans, se nourrit de bourgeons, de pousses et d’aiguilles de conifères, de baies, d’herbacées et d’insectes.

Côté population, ils seraient moins de 4 500 dans l’hexagone, avec des effectifs en régression. L’Union internationale pour la conservation de la nature estime à moins de six millions le nombre de spécimens sexuellement matures dans le monde.

Physiquement, comme vous pouvez le constater ci-dessus, le plumage des mâles, qui pèsent de trois à six kilos, est « dominé par le noir, le plastron présentant des reflets métalliques bleu-violet ou verts« , détaille le Groupe tétras Jura. « Le bas du thorax et le ventre sont brun-noir discrètement tachés de blanc et les ailes, courtes et arrondies, de teinte marron« . La femelle est quant à elle plus petite (1,5 à 2,2 kg) et affiche un plumage plus clair (beige roux).

Alexandra Depraz, chargée de mission pour le Groupe tétras Jura, conseille également de rester prudent en cas de rencontre fortuite : « Si on en croise un, on peut le regarder, mais on passe son chemin, on prend son enfant sous le bras, on éloigne son chien, on ne nourrit pas l’animal« . Vous êtes prévenu !