Vidéo : le poisson le plus rapide du monde en pleine chasse au thon

Espadon-voilier
Espadon-voilier (Istiophorus platypterus). Source : nausicaa

Des chercheurs ont enregistré des images rares d’un espadon-voilier solitaire qui chassait le thon. Cette étude intervient alors que les scientifiques s’efforcent de mieux comprendre les habitudes alimentaires en solitaire de ces poissons.

Les poissons les plus rapides au monde

Le voilier de I’Indo-Pacifique (Istiophorus platypterus), aussi appelé espadon-voilier ou empereur éventail, est une espèce de poissons qui évolue dans les océans Indien et Pacifique. Il doit son nom à la nageoire en forme de voile sur son dos. Pouvant mesurer jusqu’à trois mètres de long, il est considéré comme poisson le plus rapide du monde avec des vitesses de pointe pouvant atteindre les 100 km/h.

Une équipe a capturé des images de l’un de ces spécimens en pleine chasse, de son propre point de vue. Les chercheurs du Nova Southeastern University Guy Harvey Research Institute avaient en effet marqué l’animal d’une étiquette équipée de capteurs et d’une caméra vidéo de type GoPro. L’espadon-voilier avait initialement été relâché au large du Panama dans le but d’observer la manière dont ces poissons se remettaient de leur capture. C’est alors qu’un jeune thon s’est présenté, donnant aux scientifiques un aperçu rare de leur technique de chasse en solo.

Voilier de l'Indo-Pacifique espadon-voilier
Un espadon-voilier. Crédits : Alastair Pollock

En effet, ces poissons se rassemblent généralement à plusieurs pour chasser les bancs de poissons dans les eaux tropicales. Ils s’alimentent souvent de sardines et de thon qu’ils préfèrent chasser dans des eaux peu profondes, plus éclairées par le soleil. Pour opérer, ces espadons utilisent la technique « de la boule » : ils encerclent leurs proies qui se regroupent en boule pour se défendre et maximiser leurs chances de survie. Les prédateurs foncent alors dans le tas en utilisant leur rostre pour séparer leurs cibles du reste avant de les avaler.

Cependant, on ignore encore encore beaucoup de choses sur les techniques de chasse en solitaire, d’où l’intérêt de ces images.

Grosse dépense énergétique

La vidéo commence avec un voilier d’environ treize kilos nageant à environ soixante mètres de profondeur. Très vite, il repère sa proie. Le voilier charge plusieurs fois en remontant à chaque fois vers la surface de l’eau, avant de finalement réussir à le tuer.

Ces images, ainsi que la collecte des mesures des taux métaboliques du spécimen, constituent une étape importante vers la compréhension d’aspects jusque-là inconnus de la biologie de cette espèce, tels que la fréquence à laquelle ils doivent se nourrir.

« Alors que les gains énergétiques de cet événement de prédation étaient substantiels par rapport à ce qui a été dépensé pendant la poursuite, la quantité d’énergie brûlée à la recherche de proies au cours de la journée et de la nuit était considérable« , notent les auteurs. « L’approche que nous avons adoptée pourrait être utilisée comme point de départ pour éclairer les futurs modèles énergétiques et trophiques et améliorer notre compréhension du rôle de ces prédateurs pélagiques dans nos océans ».