La viande au barbecue, un sujet sexiste ?

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Il y a quelques semaines, la députée Sandrine Rousseau avait associé le barbecue au virilisme, ce qui a engendré de nombreuses réactions hostiles. Récemment, un sondage sur le sujet semble toutefois avoir confirmé les dires de l’élue, non sans nuances.

Viande, genre et politique

Sandrine Rousseau a jeté un pavé dans la mare en août 2022, en marge des universités d’été d’Europe écologie les Verts. La députée de la 9e circonscription de Paris a déclaré vouloir « changer de mentalité pour que manger une entrecôte cuite sur un barbecue ne soit plus un symbole de virilité ». Évidemment, de nombreux représentants de l’extrême droite, mais aussi de l’extrême gauche ont fait front, une indignation largement reprise sur les réseaux sociaux.

Le 22 septembre 2022, l’IFOP a publié les résultats d’un sondage baptisé « Nutrition : Viande, genre et politique » commandé par le média Darwin nutrition pour chercher à établir une possible corrélation entre certains goûts culinaires et certains traits de caractère. Ont participé au sondage 2 033 hommes d’au moins 18 ans, représentatifs de la population masculine en France.

Selon les résultats, le constat de Sandrine Rousseau est bien réel, mais mérite tout de même d’être nuancé. En effet, s’il existe bien une image sexiste autour de la viande au barbecue, une majorité des hommes interrogés désirent la combattre.

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Quels sont les résultats du sondage ?

Voici quelques chiffres : 78 % des hommes en couple s’occupent plus souvent du barbecue que leur partenaire. 48 % des hommes ruraux en couple sont également entièrement en charge de la gestion du barbecue contre 42 % dans les villes de province et 26 % à Paris. Par ailleurs, 46 % des hommes pensent qu’ils s’occupent mieux du barbecue que les femmes, ce que soutiennent 66 % des gros consommateurs de bÅ“uf (au quotidien).

89 % des hommes estimant être les plus aptes derrière un barbecue adhèrent par ailleurs à des clichés hypersexistes, bien qu’au final, ceux-ci représentent seulement une petite minorité des sondés. Le constat de Sandrine Rousseau semble donc validé par le fait que 62 % des hommes interrogés désirent « déviriliser la consommation de viande cuite au barbecue ». Par ailleurs, et cela paraît assez paradoxal, 59 % des sondés se définissant comme étant « très à droite » partagent cette envie, tout comme 53 % des « à droite » et 75 % des « très à gauche ».

L’étude montre également que 18 % des Français se revendiquant comme « très viandards » sont en majorité « très à droite », un courant de pensée que plusieurs partis politiques représentent : Reconquête !, le Rassemblement national et les Républicains. Aussi, 43 % des hommes qui se disent « très patriotes » sont également « très viandards ». De plus, le type de viande consommée paraît aussi important. Pour les hommes les plus à droite, la viande rouge semble être réellement un marqueur de virilité.