Récemment, les chercheurs américains ont conclu dans leur étude que la viande artificielle affiche une empreinte carbone entre 4 et 25 fois supérieure à celle de la viande classique. Sans surprise, une telle conclusion n’est pas vraiment positive pour ce qui est désormais un marché en plein essor.
Un écart potentiellement très important
En fin d’année 2020, Singapour fut le premier pays à autoriser le commerce de viande artificielle (ou de laboratoire) à partir de cellules animales. Il s’agissait alors d’une véritable avancée pour l’industrie alimentaire mondiale. Depuis, les recherches se poursuivent, avec notamment l’utilisation de plants de tabac ou encore de l’orge OGM afin de « cultiver » de la viande artificielle. Outre le fait de poser un certain nombre de questions au niveau de la santé et de l’éthique, ce type de viande interroge également en ce qui concerne l’environnement. Pilotée par l’Université de Californie à Davis (États-Unis), une étude prépubliée sur la plateforme bioRxiv a justement permis d’en savoir davantage sur le sujet.
La conclusion de ces travaux est sans appel : l’empreinte carbone d’un kilo de bœuf synthétique serait 4 à 25 fois plus importante que celle d’un kilo de bœuf élevé de façon naturelle. Pour rappel, l’Institut national de la recherche agronomique (INRAE) estimait en 2019 que produire un kilo de viande de bœuf nécessitait entre 550 à 700 L d’eau (et non 15 000 litres comme l’affirment de nombreux médias et plateformes).
L’empreinte écologique de la viande artificielle, vouée à baisser ?
Évidemment, la conclusion de l’étude jette un froid sur un marché qui est actuellement en plein essor. Rappelons que la viande de bœuf en question est produite à l’aide de cellules souches de bovins. Or, l’argument principal justifiant l’existence de cette viande est l’absence de souffrance animale. Toutefois, la méthode est aussi parfois présentée comme étant plus respectueuse de l’environnement.
La viande de bœuf classique utilise de l’eau pour la consommation de l’animal et évidemment pour la croissance de ses sources alimentaires. Elle nécessite également l’utilisation de surfaces permettant l’élevage (générant des émissions de GES et consommant de l’électricité). Toutefois, les produits indispensables à la croissance des cellules de bœuf synthétique nécessitent également de l’eau. Citons notamment les sucres, les facteurs de croissance, le sel ou encore les acides aminés. Ainsi, la solution nutritive concoctée en laboratoire, mais également la purification des facteurs de croissance font que l’empreinte carbone de cette méthode de fabrication est élevée.
Rappelons toutefois que le tout premier steak de bœuf synthétique a été produit en 2013 et a coûté pas moins de 250 000 euros à la fabrication. Désormais, il existe un marché (qui plus est en expansion) si bien que les coûts ont déjà fortement baissé. Ainsi, il existe une petite lueur d’espoir dans le domaine de la viande artificielle. Il est en effet assez logique d’imaginer que l’empreinte carbone de cette technologie devrait également se réduire avec le temps.