Vers une technique pour asphyxier les cellules cancéreuses ?

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Les tumeurs les plus résistantes aux traitements contiennent des cellules survivant au manque d’oxygène. Celles-ci ont néanmoins la capacité de capter un composé essentiel dans leur environnement proche, et des chercheurs pensent qu’il faudrait agir pour annihiler cette capacité !

Les traitements classiques de type chimiothérapie et radiothérapie se heurtent souvent à des tumeurs résistantes. Les chercheurs du Laboratoire de régulation métabolique et de génétique à l’Université Rockefeller à New York (États-Unis) affirment qu’il faudrait mettre au point une solution reposant sur le manque d’oxygène des cellules afin d’éliminer les tumeurs. La nouvelle a été révélée dans une publication de la revue Nature Cell Biology le 25 juin 2018.

Au fur et à mesure de l’évolution d’une tumeur, les cellules qui se trouvent au centre ont tendance à manquer d’oxygène, et cette privation a été étudiée par les chercheurs chez 28 patients atteints par différents cancers (estomac, sein, colon, sang etc.) Sans oxygène, les cellules en question ont du mal à produire de l’aspartate en quantité suffisante. Il s’agit d’un acide aminé indispensable dans le cadre de la production de protéines et de la synthèse des gènes.

Selon les chercheurs, la découverte est surprenante, car ces derniers s’attendaient à ce que la privation d’oxygène pose problème pour différentes molécules alors qu’en réalité, seule l’aspartate est concernée. Or, si les cellules les moins fortes succombent à cette privation d’oxygène, d’autres subsistent. En effet, celles-ci sont capables de capter l’aspartate dans leur environnement proche grâce à un gène nommé SLC1A3. Les cellules survivent donc en activant ce gène qui comble leur manque en aspartate.

Les scientifiques pensent qu’en empêchant ces cellules de fabriquer de l’aspartate (ou d’en capter), une nouvelle piste de traitement contre le cancer pourrait être explorée. Les traitements actuels ont du mal à s’attaquer à ces cellules moins accessibles, ce qui amène les meneurs de l’étude à penser qu’une sorte de traitement incluant une base classique mélangée à un bloqueur d’aspartate pourrait augmenter les chances de guérison.

Sources : Genetic Engineering & Biotechnology News – Sciences et Avenir