Une société produisant un préservatif sur cinq dans le monde s’est arrétée pendant une dizaine de jours. Selon ce fabriquant situé en Malaisie où le confinement se poursuit, le risque de pénurie mondiale est bien réel et ce pour plusieurs raisons.
Un déficit de 100 millions de préservatifs
Aujourd’hui, le bilan de l’épidémie de coronavirus Covid-19 en Malaisie est de 2 320 cas pour 27 décès. Or, le pays n’a pas attendu très longtemps avant de prendre des mesures de confinement, des mesures en vigueur au moins jusqu’au 14 avril 2020. Ainsi, de nombreuses sociétés ont stoppé leurs activités dont Karex Berhad, fabriquant un préservatif sur cinq dans le monde. Il s’agit surtout du numéro un mondial dans ce secteur, fournissant des marques telles que Durex. Karex Berhad fournit aussi ses produits au Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).
Comme l’explique The Guardian dans un article publié le 27 mars 2020, les trois usines de Karex Berhad n’avaient pas produit un seul préservatif depuis environ dix jours. Or, ceci a entraîné un déficit de plus de 100 millions de préservatifs. Le jour de la parution de l’article du quotidien britannique, l’activité est repartie avec l’aval des autorités en vertu d’une dérogation concernant les industries à risques. Toutefois, seulement 50 % des effectifs assurent une production limitée.
Un risque de pénurie bien réel
Selon Goh Miah Kiat, PDG de Karex Berhad le risque de pénurie est à prendre au sérieux. En effet, il faudra du temps pour relancer les usines et d’ici là, sa société aura du mal à répondre à la demande. L’intéressé explique d’ailleurs que la demande pourrait être encore plus forte que d’habitude. La raison ? En ces temps d’incertitude, les gens ne prévoient probablement pas de concevoir des enfants. Évidemment, cette supposition reste à l’appréciation de chacun mais celle-ci mérite d’être considérée.
Les autres pays gros producteurs mondiaux de préservatifs sont la Chine, l’Inde ainsi que la Thaïlande. En Chine, l’activité reprend petit à petit mais beaucoup d’usines avaient fermé et plane le risque d’une seconde vague de Covid-19. Dans le cas de l’Inde et la Thaïlande, le nombre de cas augmente actuellement si bien que l’on se dirige probablement vers des mesures de confinement et donc, vers une importante baisse de l’activité. Toutefois, aucune donnée émanant de ces pays concernant les risques pour la production de préservatifs n’est disponible. Autrement dit, le risque de pénurie de préservatifs est réel mais est pour l’heure très difficile à mesurer.