Comme de nombreuses industries, celle du verre doit également tenter de réduire son empreinte carbone. Or, des chercheurs américains ont récemment mis au point un nouveau verre dont les promesses sont alléchantes. En effet, ce matériau baptisé LionGlass pourrait réduire de moitié les émissions de CO2 pour sa production. De plus, il possède une résistance accrue aux dommages multipliée par dix.
Un verre qui peut révolutionner le secteur
Nous évoquons souvent le béton comme étant un matériau assez controversé sur le plan environnemental. Toutefois, toutes les industries doivent désormais repenser leurs moyens de production, alors que la crise climatique préoccupe le monde de plus en plus. Ainsi, l’industrie du verre est également concernée. Elle génère en effet environ 86 millions de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) chaque année.
Les espoirs de cette industrie sont visiblement portés par des recherches menées par l’Université d’État de Pennsylvanie (États-Unis), dont les premiers résultats ont été publiés dans un communiqué le 30 juin 2023. Les scientifiques expliquent effectivement avoir mis au point LionGlass, un matériau capable de révolutionner le secteur. Les chercheurs promettent une réduction de 50 % de l’impact carbone de la production, mais aussi une résistance aux dommages dix fois supérieure à celle du verre standard.

Une production moins énergivore
Rappelons que le verre traditionnel provient de la fusion de trois matériaux principaux, à savoir le sable de quartz, le carbonate de sodium ainsi que le calcaire (carbonate de calcium). Lors de la fonte, ces deux derniers matériaux libèrent du CO2. Toutefois, une grande quantité de CO2 est également générée par l’énergie des fours nécessaires à la fusion du verre, dont la température est de plus de 1000 °C. Dans le cas du LionGlass, les températures de fusion sont réduites de 300 à 400 °C, ce qui a pour effet de réduire la consommation d’énergie d’environ 30 %.
Selon les chercheurs, le verre en question est aussi dix fois plus résistant aux fissures que le verre standard. Pour John Mauro, le principal auteur des travaux, la résistance aux fissures est l’une des qualités les plus importantes à tester avec ce matériau. En effet, des microfissures peuvent apparaître avec le temps et fragiliser le verre, laissant place à de plus importantes rayures qui augmentent alors le risque de bris.
Pour les responsables du projet, une démocratisation future du verre LionGlass ouvrirait la porte vers de nouvelles applications. Les secteurs potentiellement concernés sont l’électronique, l’automobile, l’architecture ou encore les technologies de communication. Pour l’heure, plusieurs brevets ont été déposés dans l’attente des premières applications. L’idée d’un verre beaucoup plus résistant, et donc durable, dont l’impact environnemental est divisé par deux devrait en tout cas largement séduire.
