L’Italie est une véritable bombe démographique depuis plusieurs années. Et la pandémie de Covid-19 n’a rien arrangé. À partir de juillet prochain, le gouvernement accordera une prime mensuelle de 250 euros par enfant pour encourager la population à procréer.
En novembre 2018, un rapport publié dans The Lancet tirait la sonnette d’alarme : depuis 1950, le taux de natalité dans le monde est passé de 4,7 à 2,4 par femme. Et ce n’est pas sans conséquences.
Concrètement, les tendances actuelles laissent en effet entrevoir un avenir avec très peu d’enfants et beaucoup de personnes âgées de plus de 65 ans. Autrement dit, un avenir avec de moins en moins de jeunes et d’actifs et de plus en plus de retraités. Une telle structure ferait alors peser sur l’économie des pays concernés une charge particulièrement lourde, et poserait à terme le problème du paiement des retraites.
Plusieurs raisons à ce déclin
Pour les chercheurs à l’origine du rapport, un pays sur deux dans le monde ne donnerait pas naissance au nombre d’enfants suffisant au bon maintien de la population. Certains sont plus « touchés » que d’autres, à l’instar des États-Unis, de la Chine, de la Bulgarie, de la Lettonie, de l’Espagne, de l’Italie, ou encore de la Corée du Sud et du Japon.
De nombreuses raisons peuvent expliquer ces tendances. Stabilité financière pour les uns, grossesses tardives pour les autres, sans compter l’appauvrissement du sperme en général.
On note également les conséquences de l’émigration qui tendent à bousculer ces chiffres. La population bulgare, qui voit fuir ses citoyens cherchant des possibilités d’emploi ailleurs, diminue en effet plus rapidement que toute autre nation au monde. Elle pourrait bientôt devenir aussi faible qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
On relève tout de même quelques signes positifs à ces résultats. Une baisse du taux de natalité peut en effet s’expliquer par un meilleur accès aux différents moyens de contraception ou à l’emploi pour les femmes, ce qui était beaucoup plus compliqué en 1950.
Une prime en Italie
Toujours est-il que, « si rien ne se passe, on observera un déclin inévitable de ces populations », avait alors prévenu Christopher Murray, principal auteur du rapport de The Lancet. C’est pourquoi l’Italie, très endeuillée par le Covid-19, réagit.
Si le nombre d’immigrants dans le pays a tendance à augmenter et le nombre d’Italiens quittant le pays à diminuer, aucune de ces tendances ne semble en effet « régler » les problèmes démographiques du pays. De nombreux Italiens aimeraient avoir plus d’enfants, mais les difficultés à trouver un emploi favorisent les décisions de ne pas en faire.
Résultat, on enregistre environ 400 000 naissances par an, ce qui représente un peu plus d’un enfant par femme, contre près de deux en France. Comme dit plus haut, ce n’est pas assez. Dès le mois de juillet prochain, une prime de 250 euros par mois sera donc proposée aux parents à partir du 7e mois de grossesse et ce jusqu’aux 21 ans de chaque enfant. Objectif : relancer la natalité.
De son côté, la Chine tente elle aussi de prévenir une future crise démographique en proposant de raccourcir la durée des études. L’idée serait de permettre aux jeunes Chinoises d’accéder plus rapidement au marché du travail, et de fait, d’acquérir plus vite une aisance financière leur permettant d’envisager sereinement d’avoir des enfants.