Ce ver s’injecte son propre sperme dans la tĂȘte pour s’auto-fĂ©conder en l’absence de partenaire

Crédits : Lukas SchÀrer / Wikipédia

En l’absence de partenaire, le ver hermaphrodite Macrostomum hysterix a dĂ©veloppĂ© une mĂ©thode bien Ă  lui pour se reproduire. En effet, comme est venue le souligner une rĂ©cente Ă©tude, cet animal est en mesure de s’auto-fĂ©conder en s’injectant son propre sperme dans la tĂȘte ! Explications.

Il semblerait que l’ĂȘtre humain ne soit pas le seul Ă  s’adonner Ă  des pratiques sexuelles en solitaire pour pallier des pĂ©riodes de cĂ©libat un peu trop longues. En effet, selon une Ă©tude publiĂ©e ce mercredi dans la revue The Royal Society, le ver plat Macrostomum hysterix serait tout Ă  fait Ă  mĂȘme de se satisfaire par lui-mĂȘme grĂące Ă  une technique pour le moins originale. Et pour cause, en l’absence de partenaire, ce ver hermaphrodite est en mesure de s’auto-fĂ©conder en s’injectant son propre sperme dans la tĂȘte via son pĂ©nis en forme d’aiguille !

Pour comprendre plus prĂ©cisĂ©ment la façon dont se comportent ces vers, des chercheurs des universitĂ©s de BĂąle (Suisse) et de Bielefed (Allemagne) ont recrĂ©Ă© plusieurs environnements dans lesquels ces animaux avaient plus ou moins de chances de croiser des partenaires potentiels. Les scientifiques se sont ainsi aperçus que plus la probabilitĂ© de croiser un autre individu de la mĂȘme espĂšce Ă©tait importante et moins l’auto-fĂ©condation Ă©tait pratiquĂ©e.

Durant leur Ă©tude, les Macrostomum hysterix se sont donc comportĂ©s exactement comme ils le font dans leur milieu naturel en prĂ©sence de leurs congĂ©nĂšres. Ainsi, lorsqu’ils ont eu l’occasion de croiser un partenaire, il s’est engagĂ© une forme de combat au sein duquel chaque ver a tentĂ© d’injecter en premier son sperme dans le corps de l’autre – chaque individu possĂ©dant Ă  la fois des organes reproducteurs mĂąles et femelles. Pour ce faire, le ver utilise son pĂ©nis en forme de dard pour transpercer le corps du partenaire afin d’y injecter sa semence : c’est ce que l’on appelle l’insĂ©mination hypodermique.

Les chercheurs sont donc arrivĂ©s Ă  la conclusion que ce n’est qu’en dernier recours, lorsque l’absence prolongĂ©e de congĂ©nĂšres va potentiellement entraĂźner une baisse de la production de nouveau-nĂ©s, que le Macrostomum hysterix va avoir recours Ă  l’auto-fĂ©condation. Les vers se transpercent alors prĂ©fĂ©rentiellement la tĂȘte Ă  l’aide de leur propre pĂ©nis afin d’y injecter le sperme. Les Ɠufs qui avaient migrĂ© prĂ©alablement de la partie postĂ©rieure de leur organisme vers la partie antĂ©rieure se retrouvent ainsi auto-fĂ©condĂ©s par les spermatozoĂŻdes. « Il semblerait que ce soit le premier cas connu d’auto-insĂ©mination impliquant une injection de sperme dans la tĂȘte. Si pour nous cette pratique peut sembler traumatique, pour ces vers elle peut ĂȘtre la meilleure solution alternative permettant d’assurer la pĂ©rennitĂ© de l’espĂšce en l’absence de partenaire. », a dĂ©clarĂ© le Dr Steven Ramm, principal auteur de l’étude, relayĂ© par le site theguardian.

Sources : theguardian – francetv info