Découverte d’un acide aminé dans l’atmosphère de Vénus

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La planète vénus. Crédits : JAXA

Des scientifiques rapportent la découverte de glycine (un élément essentiel des protéines) dans l’atmosphère de Vénus. C’est la première fois que cet acide aminé est découvert sur une planète autre que la Terre.

À la mi-septembre, une équipe de chercheurs annonçait avoir détecté de la phosphine dans la haute atmosphère de Vénus, à une altitude où les températures et les pressions sont similaires à celles ici enregistrées au niveau de la mer sur Terre. L’annonce avait fait les gros titres dans la mesure où sur notre planète, ces molécules peuvent être produites par des bactéries anaérobies. Néanmoins, le simple fait d’isoler la signature spectrale de la phosphine dans l’atmosphère de Vénus ne signifie pas nécessairement que l’on a découvert une vie extraterrestre. Il est en effet également possible que la substance soit générée par d’autres réactions chimiques exotiques.

Il y a quelques semaines, une autre équipe de chercheurs a d’ailleurs suggéré que des phosphures formés dans le manteau de Vénus pourraient être ramenées à la surface par le volcanisme, avant d’être éjectées dans l’atmosphère. Elles pourraient ensuite y réagir avec l’eau ou l’acide sulfurique pour former de la phosphine.

De la glycine dans l’atmosphère de Vénus

En s’appuyant sur le Grand réseau d’antennes millimétrique/submillimétrique de l’Atacama (Chili), une équipe d’astronomes annonce aujourd’hui la découverte d’une nouvelle pièce dans le puzzle compliqué de l’atmosphère vénusienne : de la glycine. Cet acide aminé aurait été isolé à des latitudes moyennes, près de l’équateur de la planète.

Il existe environ 500 acides aminés connus, mais seuls vingt sont présents dans le code génétique. La glycine est l’un d’entre eux. C’est également le plus « simple ». Bien que la glycine et d’autres acides aminés ne soient pas des biosignatures, ils sont en revanche des éléments constitutifs de la vie. La glycine est particulièrement importante pour le développement de protéines.

Pas une preuve solide de vie

Il convient de noter que la détection de cette glycine est un indice supplémentaire de la possible existence de la vie sur Vénus, mais encore une fois, ce n’est pas une preuve solide. «Bien que sur Terre, la glycine soit produite par des procédés biologiques, il est possible que sur Vénus, cet acide aminé soit produit par d’autres moyens photochimiques ou géochimiques, peu courants sur Terre», préviennent les chercheurs du Département de physique du Midnapore College (Inde), à l’origine de ces travaux.

En outre, rappelons que de la glycine a déjà été détectée sur des comètes et des météorites où il n’y a vraiment aucun espoir de vie.

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Vue d’artiste de la surface de Vénus. Crédits : Agence spatiale européenne

Notez enfin que le document lui-même n’a pas encore fait l’objet d’un examen par les pairs. Plusieurs limites peuvent également être soulignées. Le signal spectroscopique de la glycine est par exemple très proche de celui de l’oxyde de soufre. Aussi, il est possible qu’il y ait une erreur d’interprétation des résultats. Ces observations, comme celle de la phosphine, n’ont également pas été dupliquées ou vérifiées.

Les nuages de Vénus pourraient-ils abriter la vie ? Le meilleur moyen de le savoir serait finalement d’aller voir sur place. Ça tombe bien, c’est exactement ce que compte faire Rocket Lab.