Vénus n’a peut-être jamais été habitable selon de récents travaux

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Impression d'artiste de la surface de Vénus, montrant ses orages et un volcan au loin. Crédit et ©: Agence spatiale européenne

Une étude récente suggère que les nuages de la « jeune » Vénus se formaient principalement du côté nocturne de la planète, limitant ainsi le renvoi de la lumière solaire dans l’espace. En conséquence, Vénus ne se serait jamais suffisamment refroidie pour pouvoir soutenir de l’eau liquide nécessaire au développement de la vie telle que nous la connaissons.

Il y a quelques mois, une équipe de scientifiques faisait la une en suggérant la présence de phosphine, un produit chimique proposé comme indicateur potentiel de la vie dans l’atmosphère de Vénus, à une altitude comprise entre 35 et 50 km où la pression et les températures sont semblables à la Terre. Une étude publiée quelques semaines plus tard avait finalement souligné que la possible phosphine découverte dans l’atmosphère vénusienne n’était probablement que du dioxyde de soufre ordinaire.

Récemment, un nouvel article publié dans Nature est également allé dans le même sens, soulignant que les conditions dans les nuages ​​de Vénus ne sont en aucun cas compatibles avec la vie telle que nous la connaissons. Si les nuages vénusiens affichent effectivement des températures que nous pourrions qualifier de « douces », ils n’ont visiblement pas assez d’eau pour la soutenir. Mais qu’en est-il de la surface vénusienne il y a plusieurs milliards d’années ?

« Si les auteurs ont raison, Vénus a toujours été un enfer« 

Vénus est une planète infernale de nos jours. Sa surface incroyablement sèche est suffisamment chaude pour faire fondre le plomb et la pression y est écrasante. Néanmoins, certains chercheurs ont déjà fait valoir que la jeune Vénus s’était peut-être suffisamment refroidie après sa formation pour accueillir de l’eau liquide en surface liquide, en grande partie grâce à ses nuages capables de renvoyer le rayonnement solaire dans l’espace. À l’époque, rappelons que le Soleil, lui aussi encore très jeune, n’était que 70 % aussi lumineux qu’aujourd’hui.

Cela étant dit, dans le cadre de nouveaux travaux publiés dans Nature, une équipe dirigée par le Dr Martin Turbet, de l’Observatoire astronomique de Genève (Suisse), a de nouveau simulé le climat de l’ancienne Vénus avec un nouveau modèle. Et les chercheurs sont arrivés à des résultats très différents.

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Crédits : JAXA / ISAS / DARTS / Damia Bouic

Dans leur étude, les chercheurs soulignent que les conditions sur la jeune Vénus limitaient probablement les nuages ​​au « côté nocturne » de la planète. Rappelons que Vénus n’est pas « verrouillée » par le soleil. Ainsi, elle ne présente pas de « côté nocturne » permanent à proprement à parler comme la Lune avec la Terre. Le terme fait ici simplement référence à l’hémisphère opposée au Soleil.

Ainsi, non seulement ces nuages ​​ne reflétaient pas la lumière du Soleil, mais ils réchauffaient en réalité Vénus via un effet de serre. Ainsi, la planète ne se serait jamais suffisamment refroidie pour que de l’eau liquide puisse se former et persister en surface. « Si les auteurs ont raison, Vénus a toujours été un enfer« , résument ainsi les astronomes James Kasting et Chester Harman, de l’Université d’État de Pennsylvanie et du Ames Research Center de la NASA.

Rappelons que Vénus va de nouveau bientôt recevoir de la visite. Des travaux plus approfondis de la surface vénusienne pourraient ainsi confirmer (ou non) ces résultats.