Une veillée funèbre filmée chez les chimpanzés

Crédits : Pixel-mixer / Pixabay

Des primatologues de l’Institut Max Planck ont filmé en 2010 une veillée funèbre observée chez les chimpanzés, des images qu’ils ne publient que maintenant en marge de leurs observations dans l’American Journal of Primatology

Aussi bien les humains que certains primates peuvent exprimer toute une palette de différentes émotions à la mort d’un proche, tristesse, colère ou encore peur, entre autres. En 2010, Edwin van Leeuwen et Katherine Cronin, deux primatologues de l’Institut Max Planck, ont assisté et filmé les images d’une sorte de veillée funèbre chez un groupe de chimpanzés. La scène se déroule à l’Orphelinat Chimfunshi de la vie sauvage en Zambie, en Afrique centrale, et on y voit une vingtaine de chimpanzés découvrir la mort naturelle de Thomas, 9 ans, un orphelin, secouru en forêt après une attaque de braconniers.

Cette vidéo, ces primatologues ne la publient que maintenant, en marge d’une étude réalisée et publiée dans l’American Journal of Primatology. Dans ces images, on peut constater les réactions différentes de chacun des chimpanzés à la découverte de la mort du petit Thomas, semble-t-il en fonction de l’importance des relations sociales qu’il entretenait avec chacun.

Ainsi, Pan, un mâle qui avait pris soin du petit, tente d’arrêter un jeune chimpanzé qui joue avec le cadavre, sans doute pour ne pas qu’il y ait un « manque de respect ». Noel, la mère adoptive de Thomas, lui nettoie les dents avec une brindille et l’épouille délicatement. Une femelle dominante nommée Violet va quant à elle frapper violemment le corps du défunt, probablement parce que l’attention n’était plus focalisée sur elle. Enfin, les autres chimpanzés présents le touchent légèrement ou le sentent, comme pour témoigner de leur respect, nous apprennent les primatologues. « Les chimpanzés ne font jamais ça dans d’autres contextes » confie Edwin van Leeuwen. « Le toilettage post-mortem effectué par Noel est très surprenant. Elle préfère prendre le temps de nettoyer le corps plutôt que d’aller prendre son repas« . Avant de conclure : « Ces observations font écho à notre propre ‘socialité’, qui est donc bien liée à notre histoire évolutive« .

Source : s&a