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Un vaste réseau de villes mayas est caché dans la jungle guatémaltèque

Crédits : Wikimedia Commons / Dennis Jarvis

Une analyse radar révélait il y a quelques jours dans la jungle guatémaltèque plus de 60 000 structures jusqu’alors inconnues – une vaste mégalopole qui abritait des millions de personnes de plus que ce que l’on pensait auparavant.

C’est tout bonnement incroyable. Les pyramides surplombent la canopée de la jungle guatémaltèque en Amérique centrale, mais les racines de ces ruines sont beaucoup plus profondes qu’elles en ont l’air. La découverte a pu être réalisée grâce à une analyse lidar, qui à la différence du radar classique utilise des ondes acoustiques. Une zone de jungle de 2 100 kilomètres carrés autour du site archéologique du Monde Perdu, situé dans le parc national de Tikal a donc été étudiée. Les résultats révélaient il y a quelques jours plus de 60 000 structures insoupçonnées, suggérant que la ville était une vaste mégalopole qui abritait à l’époque au moins 20 millions de personnes.

Des palais, des ponts, des fortifications, des habitations et d’autres éléments créés par l’homme qui ont été perdus depuis des siècles se cachaient ainsi depuis tout ce temps. La ville, aujourd’hui populaire et touristique, était énorme – trois à quatre fois plus grande qu’on ne le pensait auparavant. « Les images lidar montrent clairement que toute cette région était un système de peuplement dont l’échelle et la densité de population avaient été grossièrement sous-estimées », explique Thomas Garrison, archéologue au Ithaca College (États-Unis).

Aperçu comparatif du résultat de l’étude au Lidar sur le parc national de Tikal. Crédits : Wild Blue Media / National Geographic

De précédentes enquêtes lidar ont déjà permis de révéler d’énormes villes médiévales sous la jungle du Cambodge, par exemple, ou encore les vestiges des structures de l’âge du fer en Grande-Bretagne. Mais ce n’est rien comparé à cette découverte. Les résultats suggèrent ici une civilisation d’il y a 1200 ans, complexe et hautement sophistiquée, menée par les mystérieux rois Serpent. Les nouvelles estimations placent la population autour de 20 millions de personnes dispersées à travers les plaines mayas, soit à peu près la moitié de la population européenne de l’époque confinée dans une région de la taille de l’Italie.

Parmi les vestiges se trouvaient des systèmes d’irrigation et de terrassement complexes ainsi que des canaux, les digues et les réservoirs qui maintenaient l’humidité de la jungle. Tout ce dispositif semble témoigner d’une agriculture sophistiquée permettant de nourrir la population. Les chercheurs ont également trouvé des autoroutes, reliant presque tous les centres urbains entre eux et amenant vers des carrières élevées pour permettre un accès facile par temps pluvieux. Quant aux fortifications, elles suggèrent que la guerre était une préoccupation importante et perpétuelle.

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