Si la cigarette électronique est généralement considérée comme étant moins nocive que le tabac, elle ne serait pas complètement inoffensive pour autant. Selon une étude britannique récente, le vapotage aurait un impact néfaste sur le sommeil, mais aussi la santé mentale.
Vapoter n’est pas sans risques
Ayant fait son apparition au milieu des années 2000, la cigarette électronique (ou e-cigarette) est assez controversée, malgré sa dangerosité moindre en comparaison avec la cigarette classique qui contient du tabac. Depuis sa démocratisation, l’e-cigarette a fait l’objet de dizaines d’études scientifiques. Certaines soulignent des bénéfices sur le court terme, comme l’absence de nicotine. Grâce à la cigarette électronique, les fumeurs peuvent en outre arrêter la cigarette classique plus facilement.
Toutefois, les effets sur le long terme restent inconnus. Autrement dit, vapoter n’est pas synonyme d’absence de risques. Une étude parue en 2022 évoquait par exemple la possibilité que l’e-cigarette puisse réveiller des cellules cancéreuses. Plus récemment, des chercheurs des universités de Surrey et de Cardiff (Royaume-Uni) ont évoqué d’autres dérives possibles. Dans un communiqué publié le 5 mars 2024, les scientifiques ont souligné l’existence de conséquences préjudiciables sur le sommeil ainsi que sur la santé mentale.
Des travaux sur le vapotage à poursuivre
Dans le cadre de leur étude, les scientifiques ont regroupé 316 étudiants de 18 à 25 ans, dont 15 % de e-fumeurs. Ces derniers devaient répondre à un questionnaire portant sur leur état mental, la qualité de leur sommeil ainsi que leurs habitudes de vapotage. Selon les résultats, une grande majorité des vapoteurs subissaient plus la dépression, l’anxiété, la solitude, mais aussi les troubles du sommeil que leurs homologues non-fumeurs. Citons également la présence d’un phénomène psychologie assez préoccupant : la rumination. Il s’agit d’une pensée involontaire et répétitive qui n’est autre qu’une vaine tentative de réponse à une détresse psychologique. Cela se traduit généralement par une lamentation répétitive focalisée sur les syndromes de la détresse et/ou ses causes (et conséquences) réelles ou supposées.
Ainsi, les auteurs de l’étude ont évoqué une sorte de cercle vicieux. Par exemple, si certaines personnes vapotent pour réduire leur anxiété, mais que cette habitude impacte leur sommeil, le phénomène d’anxiété peut s’amplifier sur le long terme. En revanche, l’étude ne permet pas de tirer des conclusions définitives. En effet, l’échantillon d’étudiants ayant participé aux travaux n’est pas suffisant, si bien que d’autres études devraient être menées. Par ailleurs, s’il existe notamment un lien entre vapotage et anxiété, la causalité n’est pas facile à prouver.
