En 35 ans de données satellitaires, il apparaît que les mers du nord de l’Australie et du détroit de Béring en Alaska, ont connu leurs pires vagues de chaleur marine en 2016. Un désastre écologique.
Les températures globales records ressenties en 2016 sont-elles responsables des vagues de chaleur extrêmes enregistrées dans les océans ? Les chercheurs savent déjà que les conséquences ont notamment été désastreuses pour les écosystèmes marins locaux. En effet, un nombre sans précédent de coraux de la Grande Barrière de corail ont blanchi avant de mourir. De son côté, l’Alaska a connu l’une de ses pires proliférations d’algues nocives de son histoire, empoisonnant la vie marine. Répondre à la précédente question pourrait donc aider les scientifiques à évaluer la probabilité que des événements similaires puissent se reproduire à l’avenir.
Malgré la richesse de nos connaissances scientifiques sur les événements extrêmes qui se produisent sur la terre ferme, les océans restent encore largement inexplorés. Ils stockent pourtant environ 93 % de la chaleur responsable du changement climatique. Une récente étude publiée dans le bulletin de l’American Meteorological Society nous éclaire néanmoins un peu plus sur ces événements. Une équipe de chercheurs a estimé que ces deux événements ressentis en Australie et en Alaska étaient jusqu’à 50 fois plus susceptibles d’être causés par l’empreinte carbone causée par l’activité humaine.
Les recherches sur la contribution de l’homme aux changements climatiques, plus particulièrement sur des événements tels que la sécheresse et les ouragans se sont considérablement développées au cours de ces dernières années. Les scientifiques sont maintenant en mesure d’examiner un événement individuel, et d’identifier avec précision si oui ou non le changement climatique y a joué un rôle. Si oui, les chercheurs s’appliquent alors à définir dans quelles mesures il y a contribué.
Ces vagues de chaleur marines sont loin d’être isolées. L’extraordinaire vague de chaleur océanique qui frappait la Tasmanie entre 2015 et 2016 était elle aussi probablement due à l’influence du changement climatique. Si certains s’attellent à trouver un moyen de réduire nos émissions carbone, d’autres tentent de protéger comme ils peuvent les coraux et d’autres espèces marines clés. Mais les océans restent aujourd’hui certains des écosystèmes les plus menacés de la planète. Seul un engagement international visant à préserver les régions marines les plus reculées pourrait répondre de manière efficace aux menaces environnementales et aux impacts du changement climatique.
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