Un vaccin à l’essai pour lutter contre un virus mortel pour les éléphants

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Crédits : SOFCOR

Les éléphants d’Asie sont considérés comme « en danger » sur la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN. Parmi les menaces qui pèsent sur eux figure un agent pathogène particulièrement virulent. Un vaccin est cependant actuellement en phase de test pour tenter de lutter contre le virus.

Les éléphants d’Asie (Elephas maximus indicus), présents dans treize pays d’Asie du Sud et du Sud-Est sont comme leurs cousins africains gravement menacés par le braconnage et la destruction de leur habitat. Pour ne rien arranger, ces pachydermes doivent également composer avec un agent pathogène potentiellement mortel : le virus de l’herpès endothéliotrope de l’éléphant (EEHV).

Ce virus peut en effet provoquer une maladie hémorragique lorsqu’il est transmis aux jeunes individus. Malheureusement, celle-ci n’est détectée que dans le sang ou lorsque les symptômes apparaissent. Et à ce stade, il est généralement trop tard.

Le virus a été détecté dans des zoos, des sanctuaires, des parcs ou au sein de populations sauvages. D’après une étude, il serait même responsable de plus de la moitié des décès d’éléphants d’Asie dans les zoos européens depuis 1985, affectant n’importe quel éléphant, des plus jeunes aux adultes.

Ce virus représente ainsi une menace majeure pour la survie à long terme de l’éléphant d’Asie (environ 40 000 individus dans le monde), d’où l’intérêt d’un potentiel vaccin.

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Donaldson, un éléphanteau d’Asie mâle du Zoo de Whipsnade (Angleterre), mort d’une infection par l’EEHV en 2009. Crédits : William Warby

Un premier vaccin à l’essai

En collaboration avec des chercheurs de l’Université de Surrey, les vétérinaires, gardiens et immunologistes du zoo de Chester, au Royaume-Uni, viennent justement d’entamer un essai impliquant un sérum utilisé pour immuniser les éléphants contre le « virus cowpox ». Ce nouveau vaccin est le fruit de longues années de recherches.

Le premier sujet testé était un éléphant mâle âgé d’une vingtaine d’années nommé Aung Bo. Les premiers retours (échantillons réguliers de sang) ont témoigné d’une véritable réponse immunitaire.

Ce n’est évidemment qu’un début. Les chercheurs se donnent plusieurs mois pour déterminer la bonne formule, les bons dosages et les fréquences d’injections les plus optimales. En cas de succès, d’autres essais dans d’autres zoos et sur le terrain pourront avoir lieu pour s’assurer pleinement de son efficacité.

« La seule solution à long terme pour vaincre l’EEHV est de trouver un vaccin. Sans les zoos qui s’occupent des espèces, il serait presque impossible d’y parvenir, mais heureusement, nous faisons maintenant des progrès remarquables« , a déclaré Mike Jordan, responsable des animaux et des plantes au zoo, dans un communiqué. « La communauté mondiale de la conservation est aujourd’hui sur le point de trouver un vaccin viable« .