Marc Pointud s’embarque pour deux mois d’exile sur cet îlot situé au large de l’ile de Sein et de la pointe du Raz, dans le cadre de son combat pour sauvegarder le phare breton de Tévennec. Il espère en effet réunir les fonds nécessaires à sa réhabilitation.
AutomatisĂ© dès 1910 du fait de son accès difficile, voilĂ Â plus de 100 ans que le phare « maudit » de TĂ©vennec est laissĂ© Ă l’abandon. Mais depuis ce samedi 27 fĂ©vrier, ce phare posĂ© sur un caillou situĂ© au large de l’île de Sein et de la pointe du Raz accueille une nouvelle Ă¢me : Marc Pointud, prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© nationale pour le patrimoine des phares et balises. ÉquipĂ© d’une connexion Internet, de gaz, et de 400 kilos de matĂ©riels et de vivres, l’homme entend bien sensibiliser le public au patrimoine français des phares.
Et quel meilleur endroit que cette vieille bĂ¢tisse pour attirer les regards. Au large du Finistère, le phare de TĂ©vennec, qui dĂ©passe de 14 mètres le niveau de la mer, a subi et subit encore de nombreuses tempĂªtes, et serait depuis toujours le thĂ©Ă¢tre d’évĂ©nements aussi Ă©tranges que dramatiques. Le phare jouit en effet d’une sinistre rĂ©putation auprès des marins. On raconte Ă son propos toutes sortes d’histoires : des gardiens qui perdent la tĂªte, Ă ceux qui meurent brutalement, en passant par ces cris lugubres prĂªtĂ©s aux Ă¢mes des nombreux naufragĂ©s, qui se feraient entendre de temps Ă autre entre les rochers. Une grotte sous-marine traversant l’îlot de part en part, les vagues s’y engouffrent, l’air s’en Ă©chappe, produisant ainsi des hululements tout Ă fait sinistres. Le pourquoi du comment, sĂ»rement.
Mais qu’à cela ne tienne, dans sa nouvelle maison, Marc Pointud aura une vue imprenable sur la mer, et il compte bien rompre la malédiction. Compte tenu des particularités du site sur lequel il est érigé, Marc Pointud a été hélitreuillé, ce samedi. Il restera ici deux mois en totale autarcie, et dans sa solitude, notre ermite des temps modernes aura pour seuls compagnons La Bible, « L’ère du peuple », de Mélenchon, le vent et les embruns.
Source : Le Figaro