Les masques anti-pollution sont-ils vraiment efficaces ?

Crédit : Vogmask

En France chaque année, près de 48.000 décès sont en lien avec la pollution de l’air. Le masque anti-pollution, très populaire en Chine commence à arriver dans notre pays. Cependant, cette solution n’est pas plébiscitée par l’ensemble des médecins et des associations pour l’environnement.

En milieu urbain, la pollution de l’air est bel et bien présente. D’ailleurs, nous le voyons encore plus en été puisque le soleil favorise la concentration des polluants dans l’air. Désormais en France (et en Europe), certains citadins arborent un masque anti-pollution, comme c’est la mode depuis des années dans les grandes métropoles d’Asie, notamment en Chine.

Sur internet, de nombreux sites en font le commerce et le présente comme l’outil indispensable du citadin. Il s’agit également d’un accessoire de mode puisqu’il existe de nombreux modèles différents, déclinés en une pléiade de coloris. Le masque anti-pollution s’est également invité sur des sites spécialisés en moto et en vélo dont les usagers sont plus exposés aux gaz d’échappement que les automobilistes.

Peut-on considérer que le masque anti-pollution est une solution efficace pour se protéger de la pollution de l’air ? Oui et non. En réalité, ces masques répondent à des normes européennes ou américaines en ce qui concerne les professionnels du bâtiment et les personnels travaillant en milieu hospitalier. Certains sont équipés de filtres réutilisables dont la durée de vie peut aller jusqu’à six mois, et sont plus étanches que les masques en papier à usage unique.

Nous le savons, il existe différentes tailles de particules fines : les PM10 (taille inférieure à 10 micromètres), les PM5, les PM2,5 ainsi que les PM1. Les fabricants indiquent que leurs masques filtrent les PM10 et les PM5, mais tous ne filtrent pas les particules les plus fines, sauf peut-être les masques Vogmask, censés protéger des PM2,5. Certains modèles sont également équipés d’une couche de carbone, permettant de protéger l’utilisateur de certains polluants comme l’ozone.

black_c2v_right_20785a8e-b864-40a8-8aff-22bc309760b3_1024x1024
Crédit : Vogmask

« Les masques ne filtrent pas les particules les plus fines, notamment les PM2,5 et PM1, qui sont les plus toxiques. Et ceux qui le portent, se croyant protégés, ne vont pas prendre d’autres précautions pour véritablement éviter la pollution de l’air » indique Olivier Blond, président de l’association Respire, pour la prévention et l’amélioration de la qualité de l’air.

Les PM2,5 et les PM1 sont les particules les plus fines et sont donc celles qui pénètrent le plus profondément dans le corps, à l’origine de maladies cardiovasculaires et respiratoires. En France, les PM2,5 seraient responsables de 48.000 décès par an, selon une étude de Santé Publique France.

De plus, les masques gêneraient la respiration et pourraient provoquer un essoufflement plus rapide, un effet complètement opposé au but recherché, puisqu’une respiration accélérée favorise la pénétration des particules fines dans le corps.

« On cherche des solutions faciles pour résoudre le problème, mais malheureusement il n’y en a pas vraiment. Les réponses à la pollution de l’air sont des choses qui prennent du temps : changer la politique de la ville, limiter les moteurs Diesel ou choisir son itinéraire quand c’est possible » poursuit Olivier Blond, qui situe logiquement la solution ailleurs.

Le marketing est tellement bien ficelé autour des masques, que certains fabricants de casques de moto s’y sont mis, comme R-Pur. En effet, certains motards utilisent également les masques anti-pollution.

Sources : We DemainAllo Docteurs

Crédit photos : Vogmask