Une start-up britannique dit avoir mis au point une technologie de décarbonation biomimétique. L’objectif ? Capter le dioxyde de carbone (CO2) afin de le transformer en kérosène zéro émission. Pour l’instant, cette technologie en est au stade du développement, mais elle s’avère assez prometteuse.
Une méthode organique pour extraire le CO2
Les technologies de captage du CO2 sont de plus en plus présentes, si bien que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) en a parlé pour la première fois en 2022. Le GIEC avait estimé qu’il existait un réel intérêt à capter et stocker une partie du CO2 de l’atmosphère afin d’atteindre les objectifs de limitation de l’augmentation de la température globale à 1,5°C d’ici la fin du siècle.
S’il existe différentes méthodes, la start-up londonienne Mission Zero Technologies a innové en mettant au point une technique inédite. Ici, pas d’épurateurs de CO2, mais une méthode organique afin d’extraire ce gaz de l’air en reprenant un processus similaire à celui utilisé par les poumons humains. Plus précisément, il est question d’un processus de séparation électrochimique sélectif des ions.
Cette méthode serait, selon le site Internet de Mission Zero Technologies, plus efficace pour éliminer le gaz carboné de l’atmosphère et le concentrer sous forme de gaz pur. Par ailleurs, il n’y a ici aucun de besoin de produits chimiques de type hydroxydes ou amines ni d’aucun processus nécessitant de hautes températures.
Produire des carburants d’aviation durable
Le projet de Mission Zero Technologies est mené en partenariat avec l’Université de Sheffield (Royaume-Uni). Selon les responsables, la consommation énergétique serait trois fois moins élevée que pour bon nombre d’autres projets. Une usine pilote devrait voir le jour très bientôt, dont la capacité de traitement sera de 50 tonnes de CO2 par an. De plus, des composants prêts à l’emploi permettront de limiter les coûts de construction du site.
Par ailleurs, Mission Zero Technologies désire capter le CO2 afin de le transformer en carburant d’aviation durable (SAF), autrement dit une sorte de kérosène vert. Or, dans la mesure où le transport aérien représente plus de 2 % des émissions mondiales de carbone, l’initiative semble prometteuse. Valoriser ainsi le CO2 pour en faire un carburant vert pourrait intéresser de nombreux acteurs du secteur de l’aviation, dont Airbus qui a acheté en 2022 avec sept autres compagnies un crédit de 400 000 tonnes de CO2 afin de les enfouir dans des installations spécifiques.
Enfin, bien que le projet de la start-up britannique soit ambitieux, certains doutent de cette nouvelle approche. Ils estiment en effet que le projet nécessite un lourd investissement pour un déploiement à faible échelle et que miser directement sur des productions d’énergie solaire ou éolienne pourrait être plus rentable.