armée étasunienne US Army
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L’US Army veut améliorer les performances de ses soldats en biopiratant leur sang

Une agence du gouvernement des États-Unis réfléchi à un moyen de modifier les globules rouges des soldats de l’armée américaine. L’objectif ? Améliorer leurs performances au point d’en faire des superhumains capables de résister à des conditions de combat extrême. Néanmoins, il est fort possible que le projet puisse dépasser le cadre militaire.

Des composants biologiquement actifs dans les globules

Aux États-Unis, l’Agence pour les projets de recherche avancée de défense (DARPA) est à l’origine de projets militaires parfois très étonnants. En 2018 par exemple, cette agence travaillait sur la possibilité de modifier l’ADN de plantes dans le but de leur permettre d’espionner. En 2024, elle avait également présenté un concept surprenant de sous-marin qui s’inspirait de la raie manta. Dans un article publié le 22 janvier 2025, le Business Insider explique que la DARPA planche cette fois sur un projet qui concerne les soldats de l’armée américaine. Il est question d’un programme baptisé Red Blood Cell Factory (usine à globules rouges) qui fait appel au biohacking.

En théorie, l’objectif serait d’insérer des composants biologiquement actifs dans les globules rouges. Ces cellules modifiées seraient ensuite capables d’apporter certains changements aux soldats. Selon l’agence, les receveurs bénéficieraient ainsi d’une meilleure efficacité dans des environnements extrêmes et/ou dangereux. Les chercheurs mentionnent également la possibilité pour les globules rouges de transporter des charges afin de distribuer des protections supplémentaires dans tout l’organisme.

Sang vaisseau sanguin globules rouges
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Un projet pas seulement militaire

Sur le champ de bataille, l’innovation se traduirait par des effets rapidement visibles. Par exemple, un soldat blessé qui souffre d’une hémorragie pourrait voir son sang coaguler presque instantanément. Plus précisément, cela permettrait d’éviter l’éclatement des globules rouges, une des réactions biologiques qui suit un tel traumatisme.

Pour l’instant, il n’est pas question de tests sur des humains, ni même sur des animaux. En effet, les premiers essais se feront sur des poches de sang. Par ailleurs, si la DARPA a clairement affiché des objectifs d’ordre militaire, les bénéfices de cette innovation pourraient aussi concerner la santé. Il n’est donc pas à exclure que ce biohaching puisse permettre de soigner certaines maladies, par exemple le paludisme. D’autres maladies qui se reproduisent dans les globules rouges pourraient aussi être concernées à l’avenir.

L’autre particularité du projet est que dans la mesure où les globules rouges restent dans le sang environ quatre mois et accèdent à pratiquement tous les organes du corps, l’innovation prendrait la forme d’un système automatique d’administration de médicaments. Ainsi, ce système en dose unique prendrait la place d’un traitement quotidien classique.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.