Connaissez-vous l’uranoscope, ce poisson osseux aux yeux placés au sommet de la tête, dont la fulgurance peut s’avérer fatale pour ses proies ? Retour sur cette véritable terreur des fonds marins.
L’uranoscope (Uranoscopus scaber) est une espèce de poisson osseux appartenant à la famille des Uranoscopidae, visible en mer Méditerranée, à l’est de l’océan Atlantique et dans la mer Noire. Celui-ci vit principalement sur les fonds sablonneux où il se cache en s’enfouissant partiellement dans le substrat. Sa particularité principale : une paire d’yeux situés au sommet de sa tête, lui permettant de voir au-dessus de lui lorsqu’il est enfoui.
L’uranoscope, un poisson spécialiste de l’embuscade aux multiples techniques d’attaque
À l’instar des poissons osseux de son espèce, l’uranoscope est doté d’un corps allongé terminée par une tête ronde et proéminente flanquée d’une bouche en forme de fer à cheval. Hormis ses nageoires, noires et bleues, les écailles de ce poisson atypique imitent généralement la couleur du sable. Un camouflage parfaitement adapté à son mode de vie puisque celui-ci demeure le plus clair de son temps enfoui dans le sable, où il attire ses proies (crustacés, mollusques et petits poissons) via un leurre buccal simulant la roche ou le corail. Spécialiste de l’embuscade, l’uranoscope peut passer à l’attaque en moins de 70 millisecondes.
Une autre particularité de l’uranoscope est sa capacité à produire une décharge électrique d’environ 50 volts à l’aide des organes situés à l’arrière de ses yeux, dans le but de se défendre ou d’étourdir ses proies. En plus de cela, le poisson est doté d’épines venimeuses sur ses opercules branchiaux infligeant des blessures douloureuses, caractéristiques physiques qui le rend bien moins appétissant pour ses prédateurs.

Une espèce de poisson difficile à étudier
Du fait de son comportement et de sa technique de camouflage, l’uranoscope est un animal marin difficile à étudier, et peu d’informations sont disponibles à son sujet, notamment sur sa reproduction. On sait toutefois que l’espèce se reproduit, à l’instar de la plupart des poissons marins, par émission de gamètes dans l’eau. Les larves des uranoscopes vivent probablement dans les eaux pélagiques avant de se fixer sur les fonds océaniques à mesure qu’elles grandissent.
Bien qu’ils ne soient pas considérés comme des espèces danger, les uranoscopes pourraient à l’avenir être affectés par la dégradation de leur habitat en raison de la pollution des fonds marins et autres activités humaines comme la pêche intensive ou le dragage.
