Une université anglaise bannit la viande de boeuf pour sauver le climat

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Fini les steaks, lasagnes ou autres boulettes pour les étudiants de l’Université Goldsmiths de Londres. L’établissement vient en effet d’interdire la vente de viande de bœuf sur le campus. Une mesure forte qui vise à lutter contre l’urgence climatique.

L’Université Goldsmiths de Londres prend désormais le problème du réchauffement climatique très au sérieux. L’établissement d’enseignement supérieur situé dans le quartier de New Cross, sous l’impulsion de sa nouvelle directrice, Frances Corner, nous apprend en effet que les produits à base de viande de bœuf ne seront plus disponibles dans les cafés et les magasins de l’institution dès la rentrée du mois de septembre. Une taxe de 10 pounds (environ 10,8 euros) devra également être payée par les étudiants et employés de l’université en cas d’achat de produits en plastique jetables, comme les bouteilles d’eau. Objectif : atteindre la neutralité en carbone d’ici à 2025.

« Un bon début »

Des mesures concrètes qui – au premier abord – semblent être soutenues par les élèves de l’université. Isabelle Gosse, étudiante en psychologie, évoque en effet « un très bon début pour être plus respectueux de l’environnement, peut-on lire dans le Guardian. L’interdiction de la vente de viande de bœuf sur le campus, l’élimination progressive des plastiques à usage unique et les autres engagements pris par la nouvelle directrice mettent en évidence l’urgence climatique actuelle à laquelle le monde est confronté ».

Joe Leam, président du syndicat des étudiants, souligne également un projet audacieux. « L’objectif de neutralité en carbone d’ici 2025 est un projet ambitieux. Espérons que la direction s’y conformera, dit-il. Il y a toujours plus à faire – mais je pense que c’est un bon début et que les autres institutions devraient tirer les leçons de cette initiative ». Ces mesures ont effectivement du sens. Si le problème de la pollution plastique est relativement bien intégré par le peuple, celui de la pollution des élevages intensifs l’est beaucoup moins. Et pourtant.

université viande
Le bâtiment principal du Goldsmiths College. Crédits : Pixabay

La viande, une industrie (très) polluante

Une étude publiée il y a quelques mois suggérait en effet que les élevages d’animaux à grande échelle, très gourmands en énergie, allaient jouer un rôle de plus en plus important au cours des prochaines décennies dans l’augmentation des émissions de carbone. Concrètement, on estime aujourd’hui que la production animale représente actuellement 15 % de toutes les émissions anthropiques (dioxyde de carbone, méthane et protoxyde d’azote). Et s’il n’y a de toute façon pas de « bon » pollueur, la production de viande de bœuf reste aujourd’hui plus polluante que celle du poulet ou du porc.

Notons par ailleurs que l’université a également pris d’autres mesures importantes en faveur du climat. À compter du 1er décembre, le fonds de dotation de l’établissement stoppera ses investissements dans des sociétés dont plus de 10 % des revenus proviennent de l’extraction de combustibles fossiles. L’établissement devrait aussi se tourner prochainement vers un fournisseur d’énergie 100 % verte. Enfin, il sera également question de mettre de nouvelles options de cursus liées à la crise climatique.

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