Une tombe princière celte vieille de 2500 ans découverte dans l’Aube

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Alors que les pelleteuses avaient commencé à creuser la terre en prévision de nouvelles constructions commerciales dans la commune de Lavau près de Troyes (Aube), les ouvriers ont mis au jour une tombe princière celte datant du Vème siècle avant notre ère. La découverte, rendue publique mercredi 4 mars, est qualifiée d’« exceptionnelle » par les archéologues.

La tombe date de la fin du Premier âge du Fer (période du Hallstatt) et fait partie d’une vaste nécropole comprenant des tombes de l’âge du Bronze, de l’âge du Fer, mais aussi de l’époque gallo-romaine. Au centre d’un tumulus (monticule au-dessus d’une sépulture) de 40 mètres de diamètre, le défunt — dont les restes n’ont pas encore été dégagés — repose avec son char au coeur d’une chambre funéraire de 14 mètres carrés. « Il s’agissait probablement d’un prince celte local », souligne Dominique Garcia, président de l’Inrap. Un chaudron, un pichet, une passoire, et divers récipients destinés au service du vin ont également été retrouvés par les archéologues présents sur le site depuis le mois d’octobre dernier.

Les archéologues ont retrouvé dans la tombe un grand couteau dans son fourreau, laissant penser qu’il s’agit d’un homme. Dans une autre tombe proche, se trouve le squelette d’une femme. Cette sépulture a été construite avant celle du Prince. « Mais il est tout à fait possible qu’il y ait des liens de parenté entre ces deux personnages, estime Bastien Dubuis, responsable du chantier. Un vaste chaudron de bronze, d’environ un mètre de diamètre, finement ouvragé et dont les quatre anses sont ornées de têtes cornues du dieu grec Acheloos, reconnaissable à ses cornes, sa barbe, sa moustache et ses oreilles de taureau. “Nous pensons que ce chaudron est de facture probablement étrusque, ou peut-être grecque”, dit l’archéologue Émilie Millet, responsable du mobilier.

La qualité et la finition des objets découverts “atteste des échanges qui existaient entre la Méditerranée et les Celtes”, souligne Dominique Garcia. En effet, la fin du VIe siècle et le début du Ve siècle av. J.-C marque l’avènement et le développement économique des cités États étrusques et grecques d’Occident, Marseille notamment. Les commerçants méditerranéens sont entrés en contact avec les communautés celtiques continentales pour échanger leurs différentes marchandises le long des fleuves (Seine, Rhône, Saône, Rhin, Danube).

Les fouilles de l’Inrap se poursuivent jusqu’à la fin du mois. Les objets découverts sur le site appartiennent pour moitié à l’État et pour moitié à Lavau.

Source  : Le Monde