On ne risque pas de les voir rapidement dans nos salades, mais des chercheurs ont créé une tomate génétiquement modifiée qui possède une quantité considérable de nutriments. Consommer cette tomate OGM reviendrait à boire 50 bouteilles de vin.
De nombreuses personnes n’aiment pas la nourriture OGM, car elle peut être nuisible à la santé et à l’environnement. Mais certains aliments OGM pourraient aussi protéger contre les maladies et améliorer la santé. Une étude, publiée dans la revue Nature Communications, montre qu’il est possible de modifier génétiquement un aliment pour augmenter sa quantité de nutriments.
L’étude, menée au John Innes Center en Angleterre, a permis de créer une nouvelle variété de tomates qui contient la même quantité de Resvératrol que 50 bouteilles de vin rouge et la même quantité de Génistéine que 2,5 kg de Tofu.
Le Resvératrol est un composant qu’on trouve dans le raisin, les noix et certaines baies. Ce composant peut réduire l’inflammation, combattre le cancer ou réduire les maladies cardiaques. Précisons toutefois qu’une étude menée en 2014 a remis en cause les bienfaits de ce premier composant. La Génistéine est une substance similaire à l’œstrogène qu’on trouve dans les plantes, notamment dans le soja. La Génistéine peut combattre le cancer et l’ostéoporose et elle propose des bienfaits pour le coeur. Indépendamment de l’efficacité des composants, l’étude menée sur la tomate génétiquement modifiée montre le potentiel de la tomate comme une excellente source de nutriments.
« La tomate est un superbe système de production », explique Cathie Martin, la responsable de la recherche. « Si la modification génétique cible le développement final du fruit, alors on peut l’utiliser comme un contenant pour accumuler les produits naturels sans affecter la récolte. »
Pour créer cette super tomate, Cathie et ses collègues ont introduit un gène provenant d’une plante appelée Arabidopsis thaliana qui appartient à la famille des Brassicacées. Ce gène a été introduit dans le génome de la tomate. La modification génétique a permis à la tomate de produire plus d’antioxydants appelés Flavonols. Ensuite, on peut ajouter d’autres gènes pour produire des composants spécifiques tels que le Resvératrol et la Génistéine.
« Je pense que quand les consommateurs verront un produit qui offre un avantage pour eux, et qui ne pourrait pas être obtenu par des méthodes de sélection naturelle, ils comprendront beaucoup mieux le potentiel que les cultures biotechnologiques ont pour la société », a conclu Cathie.
Source : Nature Communications
Par Jacqueline Charpentier avec Actualité Houssenia Writing