Une tique retrouvée piégée dans l’ambre depuis 100 millions d’années, enveloppée dans de la soie d’araignée

Tique retrouvée dans l'ambre, vieille de 100 millions d'années. Image: JA Dunlop et al., 2018

Il y a environ 100 millions d’années, une tique eut le malheur d’errer sur la toile d’une araignée, obligeant l’arachnide à envelopper l’insecte dans une tombe de soie. La situation a ensuite empiré lorsque la tique est entrée en contact avec la sève d’un arbre, l’enveloppant encore davantage. Aujourd’hui, cette scène est immortalisée dans l’ambre.

Des traces de toiles d’araignées contenant des insectes avaient déjà été retrouvées; les fossiles contenant les restes de tiques préservés sont néanmoins très rares. Ce que nous apprend ce fossile – retrouvé dans le nord du Myanmar puis fourni au Musée d’histoire naturelle de Berlin par le collectionneur allemand Patrick Müller – c’est que les tiques étaient déjà capturées par les araignées au Crétacé. C’est « la première fois que cette interaction spécifique entre les tiques et les araignées est documentée dans les archives fossiles« , écrivent les auteurs de cette nouvelle étude. En regardant de près les fins filaments qui enveloppent encore la tique, les chercheurs ont été en mesure de confirmer l’emballage en soie d’araignée.

Aujourd’hui, plusieurs familles d’araignées sont connues pour capturer et consommer des tiques, mais était-ce déjà le cas au Crétacé, il y a 100 millions d’années ? Les chercheurs ne sont pas sûrs. « Ce processus d’attaque permet d’immobiliser la proie, de la rendre inoffensive avant que l’araignée ne la morde pour tester si elle est acceptable ou non« , notent les chercheurs. Nous ne savons donc pas si l’araignée comptait réellement consommer la tique.

Tique retrouvée dans l’ambre, vieille de 100 millions d’années. Image: JA Dunlop et al., 2018

Tout ce que nous savons, c’est que la tique se serait cachée dans la végétation, dans l’espoir de s’accrocher à un petit mammifère ou à un dinosaure à plumes pour aspirer son sang. Mais elle est tombée d’une façon ou d’une autre dans un piège : une toile d’araignée. Et la résidente a rapidement enveloppé son cousin arachnide, soit pour la manger, soit par mesure de précaution.

Gros plan sur les fils de soie que l’araignée a utilisé pour envelopper sa proie, piégée pendant plus de cent millions d’années. Image: JA Dunlop et al., 2018

Vous retrouverez tous les détails de cette étude dans revue Cretaceous Research.

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