Une technologie controversée de reconnaissance faciale bientôt utilisée par la Sécurité intérieure des États-Unis

reconnaissance faciale
Crédits : U.S. Customs and Border Protection / Flickr

La start-up Clearview AI n’a décidément pas fini de faire parler d’elle. Dernièrement, celle-ci a scellé un partenariat avec la Sécurité Intérieure des États-Unis. L’objectif ? Permettre au service de contrôle des frontières d’accéder à cette technologie controversée.

Des commandes pour des licences Clearview

L’application créée par la start-up Clearview AI utilise la reconnaissance faciale afin d’obtenir toutes les informations sur une personne – depuis le Web – à partir d’une simple photographie. Présentée comme une véritable prouesse technologique, cette application pose des questions éthiques, notamment en ce qui concerne les libertés individuelles.

Il y a peu, Clearview AI et la Sécurité Intérieure des États-Unis ont passé un accord. Plus précisément, le service dont il est question ici n’est autre que l’United States Immigration and Customs Enforcement (ICE). Il s’agit de l’agence gouvernementale de police douanière et de contrôle des frontières. La nouvelle est issue d’un tweet publié le 14 août 2020 par Tech Inquiry, un organisme à but non lucratif luttant contre les abus dans l’industrie de la technologie. La publication fait état de commandes d’un montant total de 224 000 dollars pour des licences Clearview.

https://twitter.com/tech_inquiry/status/1294251584684273664

Des informations obtenues légalement

Soulignons le fait que ces licences sont relatives à des «composants de technologie de l’information», autrement dit à l’application de Clearview AI. Si aucune information n’a été rendue publique par les deux parties, le document évoque un contrat jusqu’en septembre 2021. Il faut également savoir que Tech Inquiry a fait une demande dans le cadre de la loi Freedom of Information Act. Il s’agit d’une loi permettant l’accès à l’information. Ainsi, l’organisation a donc pu obtenir légalement les informations relatives à ce fameux contrat.

Malgré le rejet et la méfiance dont Clearview AI fait l’objet – notamment en France – la start-up est plus que jamais active. Celle-ci a une nouvelle fois apporté une preuve de sa volonté d’offrir ses services. Récemment, nous évoquions le travail de chercheurs de l’Université de Chicago apparaissant comme une défiance envers Clearview AI. En effet, les chercheurs ont mis au point un logiciel capable de tromper les applications de reconnaissance faciale.

De manière générale aux États-Unis, la reconnaissance faciale est très mal perçue. Toutefois, celle-ci est déjà présente, notamment dans les aéroports. À terme, la Sécurité Intérieure désire installer de tels systèmes dans 97% des aéroports du pays d’ici à 2023. Il est d’ailleurs question de prendre en photo toutes les personnes entrant ou quittant le pays, et ce même s’il s’agit de ressortissants étasuniens. L’objectif ? Alimenter une base de données liée à la reconnaissance faciale.