Les mystérieux manuscrits de la mer Morte pourraient être déchiffrés par une technique basée sur l’ADN

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Crédits : Israel Museum / Wikipedia

Découverts il y a environ 70 ans, les manuscrits de la mer Morte demeurent un mystère. Une équipe de chercheurs internationaux a récemment proposé une nouvelle technique, basée sur l’ADN, destinée à les déchiffrer. 

Une étude mêlant biologie et histoire

Les manuscrits de la mer Morte (ou manuscrits de Qumrân) sont un ensemble de parchemins et de fragments de papyrus. Ceux-ci sont principalement en hébreu, en araméen et en grec. Mis au jour entre 1947 et 1956 près du site de Qumrân (Cisjordanie), ces manuscrits présentent un intérêt considérable pour l’histoire de la Bible. Toutefois, les 25 000 pièces retrouvées représentent un véritable défi encore non élucidé. Et pour cause, il s’agit avant tout de remettre ces écrits dans l’ordre afin d’en comprendre la signification exacte.

Dans une étude publiée dans la revue Cell (PDF en anglais / 41 pages) en juin 2020, les scientifiques se sont basés sur une nouvelle technique afin de déterminer l’origine des peaux utilisées pour les manuscrits. Cette étude associant biologie et histoire pourrait donc permettre d’en apprendre davantage sur l’origine de ces derniers.

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Crédits : Cell / Université de Tel Aviv

Des peaux de différents animaux

L’une des difficultés que rencontrent les chercheurs est la suivante : si les manuscrits ont été découverts dans plus d’une dizaine de grottes près de Qumrân, tous ne proviennent pas de la même zone de la mer Morte. C’est par exemple le cas de ce manuscrit qui comprend une copie du livre de Jérémie de l’Ancien Testament, que les chercheurs ont reconstitué. Le fait est que deux morceaux qui semblaient aller ensemble ont été écrits sur de la peau de différents animaux (dont les bovins). Ainsi, les deux pièces ne peuvent pas appartenir au même manuscrit dans la mesure où l’élevage de bovins n’a jamais eu court dans le désert de Judée. À noter que d’autres morceaux de manuscrits se sont retrouvés dans le même cas de figure.

Pour les meneurs de l’étude, leur technique ne peut pas directement permettre de déchiffrer les manuscrits. De plus, certains morceaux sont si petits qu’une analyse ADN pourrait tout simplement les détruire. Toutefois, cette technique peut déterminer à coup sûr si plusieurs morceaux proviennent bien du même manuscrit et donc, du même lieu.

Les analyses ADN sont souvent partie prenante des recherches historiques. Citons par exemple une équipe de chercheurs scandinaves qui a, en 2019, identifié de la gomme à mâcher préhistorique datant de 9 000 ans. Cette substance pâteuse et collante (brai de bouleau) servait à la fabrication d’outils et d’armes.