Une stimulation cérébrale électrique pourrait-elle réduire le comportement violent ?

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Une nouvelle étude menée par une équipe de chercheurs suggère que la stimulation électrique du cortex préfrontal peut réduire de plus de 50 % le désir d’accomplir des actes antisociaux violents.

Une séance de stimulation cérébrale électrique pourrait-elle réduire les intentions de commettre des agressions ? C’est possible, en développant notre conscience morale. Des chercheurs de l’Université de Pennsylvanie (États-Unis) et de l’Université technologique de Nanyang (NTU) à Singapour ont en effet exploré le potentiel de la stimulation cérébrale pour combattre le crime. Leurs tests ont été effectués après avoir constaté que la déficience d’une partie du cerveau – le cortex préfrontal – était liée à des actes violents.

Pour leur étude, les chercheurs ont recruté 81 adultes en bonne santé. Ceux-ci ont été divisés en deux groupes : l’un a reçu une stimulation transcrânienne à courant continu (STCC) sur le cortex préfrontal dorsolatéral pendant 20 minutes (un courant de 2 milliampères), tandis que l’autre groupe placebo a reçu seulement 30 secondes de courant. Après la stimulation électrique, deux vignettes comportant des scènes différentes ont été présentées à tous les participants. Un scénario hypothétique décrivait une agression physique, tandis que l’autre portait sur une agression sexuelle. Les chercheurs ont alors demandé aux participants de noter, de 0 à 10, la probabilité qu’ils se comportent comme le protagoniste présenté dans ces deux scénarios.

Dans le premier scénario, Chris écrase une bouteille sur la tête de Joe pour avoir bavardé avec sa petite amie, et dans la seconde, des préliminaires dégénèrent et mènent à un viol. Pour ceux dont le cerveau avait reçu une séance de « décharges », la probabilité exprimée de commettre des agressions physiques et sexuelles était respectivement de 47 %, et 70 % inférieure à celle de ceux qui n’avaient pas eu de stimulation cérébrale.

Si l’approche semble donc très prometteuse, Roy Hamilton, principal auteur de l’étude, note à juste titre que « la capacité à manipuler des aspects aussi complexes et fondamentaux de la cognition et du comportement a d’énormes implications juridiques, sociales et éthiques ». Si une courte séance  non invasive de STCC ciblée pouvait réduire la récidive, devrions-nous envisager de l’utiliser dans les prisons ? « Ce n’est pas la solution miracle qui va éliminer l’agression et le crime », explique le psychologue Adrian Raine, co-auteur de la nouvelle étude. « Mais la stimulation transcrânienne par courant direct peut-elle être proposée comme une technique d’intervention pour les primo-délinquants afin de réduire leur probabilité de réincarcération ? ».

Pour les chercheurs, il est clair que de nombreuses recherches doivent encore être effectuées. Dans un premier temps, les résultats doivent être reproduits sur un échantillon beaucoup plus large. La question de l’impact des périodes répétées de stimulation sur de longues périodes de temps doit également être résolue.

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