Des chercheurs néerlandais ont mis au point un dispositif utilisant la lumière UV à certaines fréquences. Il s’agit ici de détecter la présence chez les individus du diabète, de maladies cardiovasculaires et même d’évaluer les risques liés à la mortalité.
Mesurer le taux d’AGE
Dans son étude publiée dans la revue Diabetologia le 21 novembre 2018, le professeur Bruce Wolffenbuttel du Département d’endocrinologie de l’Université de Groningen (Pays-Bas) décrit un nouveau test médical. Il s’agit d’une sorte de lampe à ultraviolet mesurant le taux d’AGE de la peau.
Les Advanced Glycation End Products (AGE) – ou Produits Terminaux de la Glycation (PTG) en français – sont des protéines « glycolées ». Celles-ci résultent d’une réaction chimique entre un sucre réducteur et une protéine, un genre de « caramélisation » à rapprocher de la réaction de Maillard. Cette dernière est observable via la cuisson de certains aliments.
Cette réaction se produit très souvent dans notre organisme, et avec le temps les AGE s’accumulent dans les vaisseaux et autres tissus. Or, les personnes diabétiques font l’objet d’un stockage similaire 30 % plus rapide. Il faut également savoir que – outre le diabète – les AGE sont responsables de pathologies telles que l’insuffisance rénale, les maladies cardiovasculaires et autres inflammations chroniques. Il peut même être question de troubles d’ordre psychologique comme la dépression.
Une méthode de détection inédite
Bruce Wolffenbuttel et son équipe utilisent l’auto-fluorescence, c’est-à-dire l’éclairage de la peau avec une lumière UV à certaines fréquences. Ceci permet de détecter les AGE, car ceux-ci – de par leur différence structurelle – n’ont pas le même niveau d’absorption de la fréquence lumineuse.
Dans le cadre de leur étude, les chercheurs ont suivi 72 880 patients entre 2007 et 2013. Ils ont fini par déterminer que le niveau d’AGE était lié aux probabilités de développer certaines pathologies. Pire encore, un taux d’AGE trop élevé serait synonyme d’un risque cinq fois plus élevé de décès.
Un appareil qui existe déjà depuis 10 ans
Dans le cadre de leurs recherches, les scientifiques ont utilisé un appareil non-invasif nommé AGE Reader. Il a été mis au point par la société Diagnoptics – dont les fondateurs ont participé à l’étude – qui commercialise depuis 2006 une version grand public. En revanche, certains experts craignent que ce genre d’appareil n’alarme un peu trop vite certaines personnes, les poussant à l’auto-médicalisation ou à l’adoption de régimes inutiles. Il faut savoir que le verdict donné par l’appareil devrait dans certains cas être accompagné d’une consultation médicale.
Sources : Medical Xpress – Futura Sciences
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