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Une prothèse de main à l’efficacité très proche de celle d’une main valide

Crédits : iStock

Une prothèse de main bionique capable de restituer au greffé la quasi totalité de ses capacités de manipulations de la vie courante, voici ce qu’a réussi à mettre au point une équipe de scientifiques autrichiens.

C’est la revue médicale britannique The Lancet qui a publié les travaux de cette équipe autrichienne, menée par le Professeur Oskar Aszmann, de l’université de Vienne, et qui a mis au point cette main bionique. Directement commandée par le cerveau, elle offre quasiment les mêmes avantages qu’une greffe de main valide. Trois patients en ont déjà bénéficié et les résultats sont très satisfaisants.

Ces trois patients avaient été victimes d’accidents relativement graves puisque ces accidents ont entraîné chez eux une blessure au niveau du plexus brachial, un réseau de nerfs situé au niveau du cou et qui commande le mouvement des membres supérieurs. Une rupture est alors à déplorer entre le réseau nerveux et le membre, et ce de manière irréversible. Mais la main est toujours présente, et il est compliqué de convaincre le patient d’accepter une amputation de la main pour une reconstruction bionique.

 

Les greffes de la main sont pratiquées depuis 1997, mais selon le Professeur Oskar Aszmann, une reconstruction bionique est bien moins risquée et offre quasiment les mêmes avantages. En effet, la greffe d’une main implique la prise de médicaments immuno-suppresseurs puissants, ce qui peut conduire à une ré-amputation ultérieure. « Dans le cas de la perte d’une seule main, je pense que la reconstruction bionique a plus de bénéfices, parce qu’elle n’a aucun effet secondaire et que la qualité de la fonction récupérée est presque aussi bonne qu’avec une greffeIl n’y a pas de sensibilité, ce n’est pas de la chair et du sang, mais du plastique et des composants. Mais du point de vue fonctionnel, c’est comparable à la greffe » indique le Professeur.

Le Professeur Aszmann explique ensuite le procédé. Ces trois patients ont aussi dû subir une greffe de muscles dans les avants-bras, prélevés dans l’intérieur de leurs cuisses, puis, une greffe de nerfs prélevés de la moelle épinière. Ainsi, les muscles sont capables d’envoyer les impulsions nécessaires vers les capteurs qui composent la main bionique.

Le principal inconvénient de ce type de procédé est le fait que tout le monde ne peut pas forcément être éligible à cet équipement, comme l’explique le Professeur autrichien : « La main est très loin du cerveauCela représente plus d’un mètre de régénération des nerfs. La seconde difficulté, c’est que la main elle-même a besoin d’un grand nombre de signaux envoyés par les nerfs pour faire ce qu’elle peut faire. Certains patients, au bout du processus, ne peuvent pas être candidats à la reconstruction bioniquesoit parce qu’ils n’ont pas suffisamment de nerfs disponibles, soit parce qu’ils n’y sont pas prêts psychologiquement, ou bien encore faute d’un environnement adéquat. »

Sources : thelancetsciencedaily

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Rédigé par David Louvet-Rossi