Une preuve supplémentaire de l’intelligence émotionnelle des chèvres

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Crédits : Pixabay

De nouveaux travaux suggèrent que les chèvres réagissent aux différentes émotions perçues dans les appels de leurs congénères. Les détails de l’étude sont publiés dans Frontiers in Zoology.

Des recherches antérieures ont montré que les chèvres étaient capables de résoudre des problèmes complexes pour obtenir de la nourriture. Nous savons également qu’elles sont capables de modifier leur comportement en fonction de l’audience humaine. Autrement dit, elles peuvent communiquer et interagir avec les humains même si elles n’ont pas été domestiquées comme animaux de compagnie. Or, on pensait auparavant que seuls les chiens, les chats et les chevaux en étaient capables. L’objet de cette nouvelle étude était de savoir si les chèvres sont capables ou non de reconnaître un changement d’émotions chez leur congénères en fonction de leur bêlement.

Pour ces travaux, Luigi Baciadonna et son équipe de l’Université Queen Mary à Londres ont dans un premier temps enregistré des bêlements de chèvres en fonction de différents états émotionnels.

Pour ce faire, ils ont enregistré des bêlements « positifs » et « négatifs ». Les premiers ont été enregistrés lorsqu’un humain s’approchait avec de la nourriture. Pour les sentiments négatifs, ils ont enregistré les bêlements de chèvres observant un congénère être nourri à leur place. D’autres ont également été mises en isolement pendant cinq minutes environ. « Ce n’était pas une détresse extrême« , rassure le chercheur. Au final, il n’y avait quasiment aucune différence entre chaque bêlement à l’oreille humaine.

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Une véritable intelligence émotionnelle

Pour le déroulé de l’expérience, les chercheurs ont proposé un bêlement à chaque chèvre toutes les vingt secondes. Neuf positifs, suivis de trois négatifs ou inversement. On apprend alors que chaque chèvre regardait au départ la source du bêlement avant de s’en détourner, car désormais habituée. En revanche, dès le second bêlement d’une émotion contraire, les chèvres se retournaient vers la source du son. Il y avait donc un peu de retard à l’allumage (les chèvres n’ont remarqué le changement qu’à partir du second changement d’émotion), mais les résultats suggèrent effectivement que ces animaux sont capables d’identifier différents états émotionnels.

Ce fut d’ailleurs ensuite confirmé par le rythme cardiaque des concernées. Nous savons en effet que chez l’Homme du moins, une valeur élevée est liée à une humeur plus positive, tandis que des valeurs faibles sont associées à des sentiments négatifs. C’est exactement ce qui s’est produit ici. Lorsque les chèvres prenaient conscience d’un sentiment positif, la variabilité de leur fréquence cardiaque était supérieure à celle inhérente aux états émotionnels négatifs.

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