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Une percée scientifique relie l’autisme à une zone cérébrale inattendue… et ouvre la voie à un traitement inédit !

Dans les laboratoires de Stanford Medicine, une découverte révolutionnaire vient de faire trembler les certitudes sur l’autisme. Pour la première fois, des chercheurs ont identifié une région précise du cerveau dont l’hyperactivité semble directement responsable des symptômes autistiques. Plus stupéfiant encore : en calmant cette zone, ils ont réussi à faire disparaître les comportements autistiques chez des souris génétiquement modifiées. Cette percée majeure, publiée dans Science Advances, ouvre la voie à des traitements révolutionnaires et révèle des liens inattendus avec l’épilepsie.

La zone mystérieuse enfin démasquée

Pendant des décennies, l’autisme a résisté aux tentatives de localisation précise dans le cerveau. Les chercheurs exploraient des circuits complexes sans parvenir à identifier un « coupable » principal. Cette fois, l’équipe dirigée par John Huguenard a pointé du doigt une région jusqu’alors insoupçonnée : le noyau réticulaire thalamique, connu sous l’acronyme NTR.

Cette structure profondément enfouie dans notre cerveau joue un rôle de gardien silencieux. Elle filtre constamment le flot d’informations sensorielles qui remonte du thalamus vers le cortex, décidant ce qui mérite notre attention et ce qui doit être ignoré. Imaginez-la comme un contrôleur aérien cérébral, dirigeant la circulation des signaux nerveux avec une précision millimétrique.

Jamais auparavant cette région n’avait été directement associée à l’autisme. Sa découverte en tant qu’acteur majeur bouleverse notre compréhension des mécanismes neurologiques sous-jacents au trouble du spectre autistique.

L’expérience qui change tout

L’équipe de Stanford a mené ses recherches sur des souris génétiquement modifiées, dépourvues du gène Cntnap2. Ces animaux reproduisent fidèlement les caractéristiques comportementales de l’autisme : mouvements répétitifs, hypersensibilité aux stimuli, difficultés d’interaction sociale et hyperactivité motrice.

En observant l’activité cérébrale de ces souris, les scientifiques ont fait une découverte saisissante. Le NTR de ces animaux s’emballe littéralement. Face à des éclairs lumineux ou des bouffées d’air, cette région réagit avec une intensité démesurée. Plus troublant encore, elle s’hyperactive également durant les interactions sociales, suggérant un lien direct avec les difficultés relationnelles caractéristiques de l’autisme.

Cette hyperactivité déclenche également des crises spontanées, éclairant d’un jour nouveau la relation mystérieuse entre autisme et épilepsie.

La preuve par l’inverse

Pour vérifier leur hypothèse, les chercheurs ont testé deux approches pour calmer cette région hyperactive. La première utilisait le Z944, un médicament expérimental développé contre l’épilepsie. La seconde employait une technique sophistiquée appelée DREADD, qui permet de contrôler génétiquement l’activité neuronale à l’aide de molécules synthétiques.

Les résultats ont dépassé toutes les espérances. Dans les deux cas, la réduction de l’activité du NTR a provoqué une amélioration spectaculaire des symptômes. Les comportements répétitifs se sont estompés, l’hypersensibilité s’est atténuée, et les interactions sociales se sont normalisées.

Mais l’expérience la plus convaincante restait à venir. En stimulant artificiellement le NTR de souris normales, les scientifiques ont réussi à induire des comportements de type autistique. Cette preuve directe confirme sans équivoque le rôle causal de cette région dans l’apparition des symptômes.

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Le pont inattendu vers l’épilepsie

Cette découverte éclaire également une énigme médicale de longue date : pourquoi 30% des personnes autistes développent-elles une épilepsie, contre seulement 1% de la population générale ? La réponse semble résider dans ce NTR hyperactif, générateur à la fois de symptômes autistiques et de crises épileptiques.

Cette convergence ouvre des perspectives thérapeutiques fascinantes. Les médicaments anti-épileptiques, comme le Z944 testé par l’équipe, pourraient se révéler efficaces contre l’autisme. Une approche thérapeutique unique pourrait ainsi traiter simultanément les deux pathologies, révolutionnant la prise en charge de millions de patients.

L’espoir d’une révolution thérapeutique

Bien que menée sur des modèles murins, cette recherche trace la voie vers des applications cliniques prometteuses. Elle identifie pour la première fois une cible thérapeutique précise et accessible, ouvrant la possibilité de développements de traitements ciblés.

Les chercheurs restent prudents quant à la transposition directe de ces résultats chez l’humain. Néanmoins, cette découverte fondamentale transforme notre vision de l’autisme, le faisant passer d’un trouble complexe aux origines diffuses à une pathologie potentiellement traitable par la modulation d’une région cérébrale spécifique.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.