Le continent européen fait face à un problème au niveau d’Internet. Celui-ci n’a rien à voir avec la cybersécurité mais concerne les adresses IP. Malheureusement, l’attribution de nouvelles adresses arrive à saturation. Selon les experts, les adresses déjà existantes pourraient un jour être échangées à des prix mirobolants !
L’IPv4 va tirer sa révérence
Rappelons tout d’abord que l’IP (Internet Protocol) est un type d’identification permettant aux multiples appareils connectés d’être reliés au réseau. Or, l’Internet Protocol version 4 (IPv4) est la première version d’IP à avoir été largement déployée. Il faut savoir qu’en 2019, l’IPv4 forme encore la base de la majorité des communications sur Internet. Au passage, rappelons que l’épuisement de ces adresses a conduit au développement d’une nouvelle version : l’IPv6. Néanmoins, celui-ci n’a pas encore été achevé à ce jour.
Comme l’explique le RIPE NCC (Réseaux IP Européens – Network Coordination Centre) dans un communiqué publié le 25 novembre 2019, il existe une liste d’attente pour seulement 256 blocs d’adresses IPv4 restantes. Autrement dit, l’Europe se trouve dans une situation plutôt difficile.

Crédits : Wikipédia
Un retour en fanfare de l’IPv6 ?
L’épuisement des adresses IPv4 a plusieurs conséquences. Le RIPE NCC craint que les opérateurs situés en première ligne entretiennent un marché noir des adresses IPv4. En effet, acheter ou louer ces adresses pourrait devenir une pratique très courante. Or, la principale conséquence d’un tel marché est que les prix pourraient grimper en flèche et atteindre de très grosses sommes.
« Pour répondre à la pénurie des adresses IPv4, certains mécanismes de substitution ont été mis en place par des FAI. Les équipements Carrier-grade NAT (CGN) permettent par exemple partager une adresse IPv4 entre plusieurs clients. Cependant, ils entrainent aussi avec eux plusieurs effets négatifs qui rendent complexe le maintien d’IPv4 et quasi impossible un certain nombre usages comme le pair-à-pair (ou peer-to-peer), l’accès à distance à des fichiers partagés sur un NAS (serveur de stockage en réseau) ou à des systèmes de contrôle de maison connectée, certains jeux en réseau, etc. », précise l’Arcep.
Et si l’IPv6 redevenait la norme ? Il faut savoir que l’IPv4 n’a jamais été pleinement remplacé par les adresses IPv6. En réalité, le développement de cet IPv6 est compliqué en raison de l’incompatibilité avec les adresses IPv4. Et pourtant, grâce à des adresses de 128 bits (au lieu de 32 bits), IPv6 dispose d’un espace d’adressage bien plus important qu’IPv4 !
Ainsi, les opérateurs pourraient se pencher à nouveau sur la question, bien que le développement ait pris du retard. Face à cette urgence, le RIPE NCC soutient la démarche et appelle les opérateurs et autres parties prenantes à soutenir le développement de l’IPv6. Dans le cas contraire, un développement inachevé causera une limitation de la croissance d’Internet. Or, cette situation sera simplement la conséquence d’une pénurie d’identifiants réseau uniques.
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