La scène est déchirante : une équipe de chercheurs a récemment observé une orque pousser pendant plusieurs jours son nouveau-né, mort quelques minutes seulement après la naissance. C’était la première orque née de cette population menacée en trois ans.
Une femelle épaulard a récemment été vue en train pousser le cadavre de sa progéniture au large de la côte ouest du Canada. Le petit, qui a survécu pendant environ une demi-heure, était le premier né en trois ans de cette population qui ne compte aujourd’hui plus que 75 individus, selon le Center for Whale Research. On dénombrait 98 individus en 1995. Les chercheurs ignorent pour l’instant les causes de la mort du bébé si tôt après sa naissance, mais ils savent que ce groupe particulier de grands mammifères marins lutte pour sa survie depuis des décennies.
Ces orques (Orcinus orca) – les épaulards résidents du sud – qui visitent Puget Sound (Canada) chaque année du printemps à l’automne, ont été classées en voie de disparition en 2006, selon le US Fish and Wildlife Service. Les scientifiques citent plusieurs raisons expliquant le déclin de la population, mais ils pointent principalement du doigt la diminution du stock de la principale source de nourriture de ces orques : le saumon royal (Oncorhynchus tshawytscha). Les polluants industriels rejetés en mer pourraient aussi expliquer les problèmes de reproduction.

Sans source de nourriture suffisante, les femelles pourraient ne pas être en mesure de pouvoir nourrir leur petit à leur tour. « En moyenne, nous nous attendons à ce que quelques bébés orques naissent chaque année, explique Brad Hanson, biologiste de la faune au Northwest Fisheries Science Centre de Seattle. Le fait que nous n’ayons vu aucun nouveau-né depuis plusieurs années suggère également qu’il pourrait y avoir des problèmes de reproduction au sein de cette population ».
Notons que la mère – âgée de 30 ans – a commencé à pousser son petit le 24 juillet dernier au large de Victoria, en Colombie-Britannique. « Elle continue à le faire, quelque part autour de Vancouver maintenant », note Ken Balcomb, également du Center for Whale Research. « Elle n’est pas prête à abandonner », ajoutant que la mère pourrait continuer à pousser son petit pendant une semaine.
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