Des chercheurs ont trouvé une nouvelle molécule antibiotique produite par une bactérie vivant dans la forêt tropicale du Mexique. Celle-ci, contenue dans des haricots sauvages, représente une découverte potentiellement intéressante pour l’agriculture.
Une nouvelle bactérie
Le phénomène de résistance aux antibiotiques se montre de plus en plus inquiétant concernant les humains. Néanmoins, celui-ci concerne également les animaux ainsi que les plantes. Cette situation préoccupante pousse la Science à rechercher de nouvelles molécules capables de combattre les infections bactériennes. Dans la publication du 8 octobre 2019 dans la revue Nature Communications, une nouvelle molécule antibiotique a été découverte par des scientifiques de l’Université Rutgers (Canada).
Il s’agit d’une molécule produite par une bactérie inconnue appartenant à la famille des Rhizobium. Or, cette bactérie se trouve dans des haricots sauvages Phaseolus vulgaris, poussant dans la forêt tropicale du Mexique. Ainsi, la molécule a été baptisée Phazolicine, un terme reprenant naturellement le nom des haricots sauvages en question.

Crédits : Université Rutgers
Une bactérie ange-gardienne
Les bactéries de la famille des Rhizobium ont la capacité d’entrer en symbiose avec des plantes de la famille des fabacées (haricot, soja, arachide, pois, etc.). Or, les bactéries fournissent aux plantes de l’azote, ce qui les renforce. Toutefois, la bactérie inconnue possède une caractéristique que les autres n’ont pas. En effet, cette dernière relâche de la phazolicine afin de protéger la plante d’autres bactéries néfastes sensibles à ladite molécule ! Les chercheurs canadiens estiment que la phazolicine pourrait être utilisée comme probiotique végétal. Autrement dit, la molécule pourrait permettre d’éviter la multiplication de mauvaises bactéries au sein des exploitations agricoles.
Pour l’instant, les scientifiques ont la certitude que la structure de la phazolicine est en lien avec le ribosome de la bactérie. Or, ce ribosome n’est autre qu’une sorte d’usine dans laquelle la cellule produit des protéines. Les chercheurs pensent qu’en modifiant génétiquement le ribosome, ce dernier pourrait permettre de contrôler les performances de la molécule antibiotique. Enfin, ces recherches ne font que débuter, si bien que l’avenir nous dira si ces celles-ci aboutiront vers une application concrète.
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