Une nouvelle menace plane sur l’équipage des futurs vols spatiaux habités

Crédits : Pixabay / skeeze

De récents bilans de santé menés auprès de plusieurs astronautes ont mis en évidence une toute nouvelle menace qui pourrait mettre en danger la vie des individus lors de vols spatiaux habités.

Il n’aura échappé à personne que l’Homme veut désormais poser le pied sur Mars, et pourquoi pas s’y établir durablement. Mais un tel voyage n’est pas pour demain. En effet, il reste encore de nombreux défis techniques à relever. Mais plus important encore, il nous reste beaucoup de choses à apprendre sur les effets de tels vols spatiaux sur la santé humaine.

Nous savons déjà que le fait de passer du temps dans l’espace peut réduire la densité osseuse des astronautes, ou encore exercer une pression sur leur cerveau. Il y a quelques mois, une étude a également suggéré que les voyages dans l’espace pourraient gravement endommager les tissus gastro-intestinaux des sujets. Mais ce n’est pas tout.

En effet, il est récemment apparu que certains astronautes ayant évolué dans la Station spatiale internationale (ISS) avaient essuyé des problèmes de circulation sanguine dans la veine jugulaire interne gauche. C’est l’une des deux veines qui drainent le sang de l’encéphale, du visage et du cou pour le renvoyer vers le coeur.

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La Station spatiale internationale (ISS). Crédits : NASA

Risque de thromboses

Pour ces recherches, les bilans de santé de neuf hommes et de deux femmes avant leur mission sur l’ISS ainsi que 50 et 150 jours après ont été analysés. Chez deux de ces astronautes, le flux sanguin était rétrograde. « Sans doute parce que le manque de gravité a provoqué le déplacement d’organes dans la poitrine, faisant pression sur la veine plus bas », explique Karina Marshall-Goebel, à l’origine de cette étude.

Chez cinq autres astronautes, le sang dans cette veine était stagnant, et l’un d’entre eux avait même développé un caillot (thrombose). « C’était vraiment alarmant, poursuit la chercheuse. Les caillots sanguins peuvent être mortels s’ils sont transportés jusqu’aux poumons. La personne a donc commencé à prendre des médicaments anticoagulants pour le décomposer ».

Sur la base de ces observations, les scans des astronautes déjà rentrés sur Terre ont également été passés en revue et l’un d’eux avait également développé un caillot.

Il ne fait aucun doute que ces nouveaux résultats vont devoir être approfondis avec de nouvelles expériences. Il sera ensuite nécessaire de mettre en place des protocoles dans le but de limiter ces problèmes de circulation sanguine potentiellement mortels.

Les détails de l’étude sont été publiés dans JAMA Network Open.

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