Une nouvelle image étonnante de la comète interstellaire

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Crédits : Pieter van Dokkum, Cheng-Han Hsieh, Shany Danieli et Gregory Laughlin

Une équipe de chercheurs nous propose une toute nouvelle image de la comète 2I / Borisov, le deuxième objet interstellaire à traverser notre système solaire.

En 2017, notre système recevait la visite d’un premier objet venu d’ailleurs : un astéroïde aujourd’hui baptisé Oumuamua. Mais il semblerait que ces « intrus » soient finalement plus nombreux qu’on ne le pensait.

En effet, le 30 août dernier, l’astronome amateur Gennady Borisov a repéré un second objet – une comète cette fois – qui, semble-t-il, venait aussi de l’extérieur de notre système solaire. Les analyses de suivi effectuées par le Minor Planet Center ont depuis confirmé sa nature interstellaire. La comète a été baptisée 2I / Borisov, d’après le nom de son découvreur.

Le problème avec Oumuamua, c’est que, le jour de sa découverte, l’objet était déjà sur le chemin du retour, minimisant ainsi nos chances de pouvoir l’étudier et le photographier. La comète 2I / Borisov, elle, est actuellement sur une trajectoire entrante. Récemment, le télescope Hubble en a donc profité pour braquer son objectif sur l’objet interstellaire.

Sur cette image, la comète se situait à environ 290 millions de kilomètres de la Terre :

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Séquence time-lapse comprimant les observations de Hubble sur une période de sept heures. Les stries que vous voyez ne sont que les étoiles situées en arrière-plan. Crédits : NASA, ESA et J. DePasquale (STScI)

Un coma de 100 000 km de long

Depuis, la comète a fait du chemin. On rappelle en effet qu’elle se déplace à 110 000 km/h ! Plus récemment, des astronomes de l’Université de Yale (États-Unis) se sont appuyés sur l’observatoire WM Keck à Hawaï pour capturer une nouvelle image de l’objet.

On y découvre alors sa chevelure (ou coma), un nuage de gaz et de poussière dérivant dans l’espace alors que le noyau de la comète se sublime sous la chaleur de la lumière solaire. On ne s’en rend peut-être pas bien compte ici, mais ce linceul fantomatique s’étale sur environ 100 000 kilomètres de long.

« C’est humiliant de réaliser à quel point la Terre est petite à côté de ce visiteur provenant d’un autre système solaire », déclare Pieter van Dokkum, l’un des membres de l’équipe.

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2I / Borisov. Crédits : Pieter van Dokkum, Cheng-Han Hsieh, Shany Danieli et Gregory Laughlin

On rappelle également que les analyses de son noyau – d’environ un kilomètre de diamètre – ont révélé que cette comète n’est finalement pas différente de celles nées dans notre système. Il est donc fort possible que ces objets se forment de la même manière ailleurs dans l’Univers.

Côté trajectoire, 2I / Borisov devrait se rapprocher au plus près du Soleil début décembre et de la Terre à la fin de l’année, à moins de 190 millions de kilomètres de distance. Après quoi elle disparaîtra de notre système pour ne jamais revenir.

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