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Une nouvelle espèce de serpent découverte (à l’intérieur d’un autre serpent)

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Reconstruction artistique de Cenapsis. Crédits : Campbell et al./Journal of Herpetology

Une équipe de chercheurs décrit la découverte d’une toute nouvelle espèce de serpent, dont un spécimen est resté enfoui dans l’estomac d’un autre serpent pendant plus de 40 ans. Les détails de l’étude sont publiés dans le Journal of Herpetology.

C’est Ornelas-Martınez, producteur de palmiers dans l’État du Chiapas, au sud du Mexique, qui repéra en premier le reptile : un serpent corallien d’Amérique centrale (Micrurus nigrocinctus). Nous sommes en 1976. Il décida alors de remettre son corps à des chercheurs qui, en ouvrant son estomac, tombèrent sur les restes d’un autre serpent. Qu’un reptile de ce genre en dévore un autre n’est pas rare. C’est pourquoi le spécimen avait depuis été mis de côté. Ce qu’ils ignoraient à l’époque, c’était que l’espèce coincée à l’intérieur était inconnue de la science.

Il y a quelques semaines, une équipe d’herpétologistes menée par Jonathan Campbell, de l’Université du Texas (États-Unis), a en effet décidé de se pencher à nouveau sur le corps du reptile. Après quelques analyses, les chercheurs ont alors vite compris que ce qui se trouvait à l’intérieur n’avait encore été jamais vu. Le serpent présentait de grandes plaques non divisées sur le dessous de la queue (écailles sous-caudales), la forme et l’enveloppe de son organe sexuel mâle (l’hémipénis) étaient inédites, ainsi que la forme de son crâne. Il s’agit donc bien d’une nouvelle espèce, désormais baptisée Cenaspis aenigma.

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Les restes de Cenapsis. Crédits : Campbell et al./Journal of Herpetology

Un physique inhabituel

Le spécimen récupéré était un mâle adulte, ne mesurant que 258 millimètres. L’espèce est donc relativement petite. La forme allongée de son crâne et ses écailles plates suggèrent qu’il s’agit d’un type de serpent fouisseur (qui évolue sous terre). Quelques caractéristiques sont en revanche quelque peu déroutantes.

« La couleur dorsale est plutôt habituelle, elle est uniformément brun pâle, notent les chercheurs. Cette couleur et l’absence de motif dorsal ne sont pas inhabituelles pour les espèces fouisseuses ; cependant les écailles ventrales sont marquées de trois séries de marques foncées rectangulaires à triangulaires formant essentiellement trois bandes pour la longueur du corps, et les sous-caudales sont marquées d’une seule bande s’étendant sur la longueur de la queue, peut-on lire. On ignore pourquoi un serpent fouisseur présentait un tel motif ventral. Celui-ci n’a jamais été reproduit chez aucun autre serpent d’Amérique centrale ».

Si le serpent passe également la plupart de son temps enfoui sous terre, celui-ci doit également probablement privilégier les proies à corps mou comme les vers ou les limaces. Or, ses dents ressemblent davantage à celles retrouvées chez les serpents se nourrissant de proies dures, telles que les insectes et les arthropodes. L’idéal, pour en apprendre davantage, serait de retrouver un autre spécimen encore bien vivant dans la nature. Cenaspis aenigma semble en revanche particulièrement doué pour jouer à cache-cache.

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Brice Louvet, expert espace et sciences

Rédigé par Brice Louvet, expert espace et sciences

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.