Une nouvelle espèce de requin vieille de 91 millions d’années identifiée

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Crédits : Taylor & Francis

Une équipe de paléontologues annonce avoir identifié une toute nouvelle espèce de requin vivant il y a 91 millions d’années, au temps des dinosaures.

Au Crétacé supérieur (144 millions à 66 millions d’années), le centre de l’Amérique du Nord était recouvert d’un océan peu profond : la voie maritime intérieure de l’Ouest. On y retrouvait des prédateurs redoutables, tels que les Mosasaures (jusqu’à 18 m de long) et les Ichthyosaures. Les requins étaient présents, comme le Squalicorax. Mais il semblerait qu’un autre prédateur ait également fréquenté les lieux.

Les chercheurs ont d’abord cru qu’il s’agissait d’un spécimen de Cretodus crassidens, une espèce déjà décrite. Mais l’analyse de 134 nouvelles dents et de plus d’une soixantaine de vertèbres retrouvées dans un ranch du Kansas prouve qu’il s’agit en réalité d’un tout nouvel animal évoluant il y a environ 91 millions d’années. Les détails de l’étude ont été publiés dans le Journal of Vertebrate Paleontology.

Cannibale avant la naissance

Au regard des premiers résultats, cette nouvelle espèce, baptisée Cretodus houghtonorum, pouvait mesurer entre cinq et sept mètres de long. Elle appartenait au groupe des Lamniformes un ordre qui inclut le grand requin blanc ou encore le disparu Mégalodon.

Le taille des petits à la naissance était exceptionnellement grande (environ 1,2 mètre). Pour les chercheurs, il est probable que les embryons, dans le ventre de la mère, se livraient à des comportements cannibales, comme c’est le cas chez de nombreuses espèces modernes de requins Lamniformes.

Chez ces requins, les oeufs éclosent en effet à l’intérieur de la mère. Celle-ci donne ensuite naissance à de petits requins déjà formés. Il arrive alors que certains embryons précocement éclos commencent à manger des oeufs non éclos pour se nourrir.

« La conséquence est que seuls quelques spécimens arrivent à se développer. Et certains peuvent devenir considérablement gros à la naissance, explique Kenshu Shimada, de l’Université de Chicago (États-Unis). Cela leur donne un avantage en tant que prédateurs, mais ils ont également moins de chances d’être mangés par d’autres spécimens. C’est vraiment incroyable de considérer que la sélection naturelle est déjà à l’oeuvre chez ces embryons avant même qu’ils ne s’aventurent dans l’océan« .

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Un Cretoxyrhina et deux Squalicorax encerclant un cadavre de Claosaurus dans la voie maritime intérieure occidentale. Dans ces eaux évoluait également un autre requin : Cretodus houghtonorum; Crédits : Wikipédia

En outre, les chercheurs ont également retrouvés, à côté des restes fossiles, quelques dents appartenant à l’espèce Squalicorax ainsi que des fragments de deux épines de nageoire d’un autre requin hybodontiforme plus petit.

Pour les chercheurs, il est alors possible que ce requin nouvellement découvert se soit nourrit du plus petit spécimen avant d’être à son tour dévoré par un Squalicorax après sa mort.

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